Dans quelques heures, je serai en présence de bien du monde qui s’inquiète du devenir des droits humains. On y parle de droit de la personne. Dans quelques heures, je parlerai pendant que les participants mangeront, on appelle cela une sorte de déjeuner causerie. J’ai pour habitude d’écouter les autres et dans quelques heures ce sera mon tour de les entretenir, de leur raconter notre aventure. Pourquoi ai-je dit oui? J’ai les papillons au ventre. Je sais que je ne dormirai pas de la nuit. Je compte les heures, les minutes, les secondes. Est-ce si difficile de parler des droits de la personne? Est-ce si difficile de faire face à quelques deux cent personnes. Peur du silence, peur du vide. Peur d’oublier ceux dont les droits ont été bafoués.. peur d’oublier ceux qui ont quitté.. peur de ne pas honorer leur souvenir..leurs espoirs spoliés.. nos amitiés.. peur tout simplement de ne pas les humaniser plus que nature afin d’empêcher que la discrimination institutionnalisée ne perdure… Dans quelques heures je serai une fois de plus dans mon milieu, mais je causerai au lieu de manger.. Oui, me direz-vous c’est facile, cependant j’ai quand même un trac terrible. Les uns et les autres écrivit Plamondon et chantèrent plusieurs. Et dans exactement 12 heures, il faudra que les autres deviennent non plus des statistiques, mais des êtres humains afin que plus jamais l’immigration ne soit perçue seulement comme une donne démographique ou encore économique. Sur ce, je vais me coucher.