Par où commencer? Par la brume, me dit ma petite voix. Par la brume. Celle-là même qui emprisonne Casablanca à tous les soirs. Bizarre, je ne me souvenais pas de la brume. Etait-ce le fait de la canicule? Ou bien un simple oubli de ma part. Le problème avec les zmagria, dont je fais partie, est cette faculté que nous avons de tout embellir, de sertir de petites anecdotes le moindre fait. Jamais, au grand jamais n’avais-je imaginé un seul instant pouvoir dire un jour avoir passé plus de la moitié de ma vie hors du Maroc. Et pourtant c’est bien le cas. Regrets? Non, aucun. Même si j’étais parmi ceux qui n’ont jamais voulu quitter la terre ancestrale. A défaut de m’installer un « satellite dish », j’écumais le net à la recherche d’expatriés, d’articles, de canards. Bref, se tenir à jour. La proximité à défaut d’y être.
Douze ans. Il s’en passe des choses en douze ans. D’abord, les gens meurent, d’autres naissent. Le décès de certains accentue les lézardes ou soude les êtres. Focus, sur la vie, nos vies, nos petites familles, nos petits univers; nous perdons le contact ou nous nous perdons de vue petit à petit. Ainsi va la vie.
Mais, je ne le conçois pas ainsi la vie. Je la conçois tout autrement. J’aime le contact. Je peux facilement passer des heures à retrouver les traces de quelqu’un qui me soit apparenté ou ami(e). J’aime les réunions car elles sont toujours belles.
Nabil et ML

C’est donc un vendredi 8 septembre de l’an 2006 que j’eus l’occasion et l’extrême plaisir de rencontrer quelques uns de la blogma. Que dis-je! De rencontrer les forces vives de la blogma et du net. Nous revenions d’un périple Oualidia, Safi, El Jadida, ni la fatigue ni la frustration des Tournevis de service n’allaient gâcher ce moment. Les adorables frères El Andaloussi sont venus nous chercher. Deux frères rencontrés sur le net il y a plus de dix ans. Younes fut une sorte de mentor pour l’ignorante que je suis en matière d’internet. Nabil fut tout au long de ces années d’une présence précieuse. Toujours attentionné et ce avec chaque internaute. Et beaucoup d’entre vous les connaissent via Leniouz. Deux gars en or qui servent de trait d’union à des milliers de Marocains ou non Marocains!

Yassine Zizi entouré de Younes et Nabil Andaloussi

Nous sommes arrivés plus tôt que prévu au Rick’s Café et avons attendu le reste de la gang en papotant. NajNaj est arrivée, puis Abdelaziz, Chighaf, ML, et ainsi de suite. Après les salamecs et les politesses, nous avons parlé, puis parlé, ri etc..
Sanaa s’est avérée une conteuse de blagues, fraîche et enjouée. Tous étaient pendus à ses récits. Chighaf, la rebelle calme discutait avec Yassine et ma moitié. NajNaj aux yeux pétillants ce soir-là, se fit taquiner par ML. Abdelaziz, à tout seigneur tout honneur s’est révélé un jeune très intelligent et d’une courtoisie fine tout comme je l’imaginais. KB et moi avons revisité une petite page de l’histoire quand Yassine y est allé avec ses blagues sur les Tangérois vs s7ab dakhilia (lire les gens de l’intérieur du pays, car Tanger avait dans le temps statut de ville internationale). Et d’un coup, nous étions quatre assis les uns près de l’autre à partager une portion de patrimoine.

KB, Sanaa, Abdelaziz et Younes
Nous avons donc placoté. Non, nous n’avons pas refait le monde. Nous nous sommes tout simplement écouté parler. C’est rare, me direz-vous. 1.30 am, Casablanca est sans conteste prisonnière de la brume. Salamecs de nouveau, puis retour au bercail et dodo. Le lendemain, je flottais car j’avais passé une merveilleuse soirée avec de merveilleux êtres tout aussi attachants les uns que les autres. Mia, me demanda de les décrire et j’y suis allée comme suit:
Abdelaziz, aussi magnifique que sa plume découverte il y a quelques années,
Chighaf, d’une finesse inégalée tout en sourires et en esprit pédagogue, pas dérangée alors là pas du tout!
KB, le bourreau des mots, le Mandrake de la répartie d’une gentillesse et politesse inégalée le tout enrobé dans une pudeur bien rare de nos jours:-);

ML, toujours aussi vif et attentionné que par le passé, son rire n’a absolument pas changé et encore moins son regard bienveillant;
Nabil, dynamo esprit sans cesse foisonnant;
NajNaj, intelligence et grandeur d’âme;
Sanaa, si Norma Jean avait été marocaine, Sanaa en porterait le nom aujourd’hui:-) une jeune femme pleine d’énergie, intelligente et vive;
Yassine, tout simplement la surprise de la soirée, adorable, plein d’humour et d’un calme serein;
Younes, nature douce alliée à une intelligence hors du commun
Kidnappée et kidnappeur

Yassine et Yves
Et quant à nous? Bein, il est trop cute et moi trop fatiguée.
Puis, il a fallu reprendre le chemin du combattant et retrouver les Tournevis de service. Cette soirée m’a donc permis de me ressourcer tout en me donnant l’énergie nécessaire d’affronter des personnages dignes de l’épopée d’Odyssea (Ulysse).