Château de mer, Safi, Portail de Safi

Il m’a dit, dis comment abolir la distance ennemie de la chair, les frontières du temps et de l’espace pour rejoindre tes territoires, comment voyager au pays de ton être? Comment effacer cette haine du hasard. Voilà la mémoire des mots, le souvenir de la peau tel un fougueux cheval qui revient au galop. Il me dit que je suis fatalement terrifiante, que je le ramène à la matrice de la vie réelle. Il me dit être le spéologue, l’éternel archéologue de mes pays inconnus… qu’il reconnaît le sel de la vie du sucre artificiel, le vrai du tapageur.. qu’il me faut me laisser enfin aller afin de ressentir les vibrations qui traversent le temps. Il me dit que j’ai signé cette déclaration des droits sur sa personne… qu’il demeure anxieux, accroché aux lambeaux de la mémoire du désir…Je me promets, en silence, d’apprendre à naviguer entre les récifs de la destinée…