Le livre de la vie est le livre suprême
Qu’on ne peut ni fermer ni ouvrir à son choix
Le passage attachant ne s’y lit pas deux fois
Et le feuillet fatal se tourne de lui-même
On voudrait revenir à la page où l’on aime
Mais la page où l’on meurt est déjà sous nos doigts.
Ainsi parlait Lamartine. Quand j’avais le malheur de citer ce sixain, feu Jean Ruhl jésuite roulait les yeux et disait non seulement elle fout la pagaille, mais en plus elle doit être amoureuse. Mais, Loula, Lamartine il ne faisait que pleurnicher :-). C’était un homme extraordinaire que ce monsieur.
Mais ce soir, je sais pas je ne peut être d’accord avec lui. C’est peut-être mon état anémique qui me rend sensible, c’est peut-être le temps qui passe, les années qui défilent, les images qui se confondent, les visages qui vieillissent, les aimés qui partent pour ailleurs et leurs souvenirs qui nous hantent. C’est peut-être parce que je réalise une fois de plus que rien ne vaut ces moments uniques intenses que l’on partage, que l’argent n’est qu’un moyen parmi d’autres, que je suis bien ancrée malgrè mon nomadisme, qu’il suffit d’un sourire pour me rendre heureuse, que je culpabilise lorsque le ton de ma voix se fait cinglant. Parce qu’il des sentiments qu’on ne peut travestir ni maquiller. Ils font partie de nous. Ils sont legs de ceux qui nous montré le chemin tout en nous aidant à le débrouissailler. Parce que s’il me fallait compter le nombre de fois que j’ai conjugué les verbes aimer et adorer, je ne retiens que ces moments intenses partagés parfois jusqu’à la déchirure. Il est des fois où le bonheur fait mal, car je me rends compte que ces moments je ne les revivrai plus, du moins pas avec ceux qui sont partis. Je n’aurai plus jamais l’occasion de voir son regard m’envelopper. Je n’aurai plus l’occasion de rire en l’écoutant dire: Je ne suis pas mère de famille nombreuse, mais de famille nerveuse et manger des sardines grillées qu’elle me préparait avec amour. Je n’aurai plus l’occasion de l’entendre parler avec son accent tangérois et la façon qu’elle avait de m’accueillir avec un plat que seule elle savait réussir. Je n’aurai plus l’occasion de manger du massabane (gâteau à base de marzipan que seuls les Safiots savent préparer) et de la voir m’acheter des albums de Pim Pam Poum ou encore Zembla et Bleck le Rock. Mais me restent deux perles rares qu’il me faut aimer plus fort parce qu’elles demeurent le lien, tout simplement.
Debout de gauche à droite la belle à l’accent tangérois, le nouveau marié, le cordon bleu de Safi. Devant de droite à gauche, la fana de Louis de Funès et mère de la famille nerveuse, la jeune mariée (Mia) et celle qui dit qu’il ne faut jamais s’en faire. Les deux qui me restent, quoi.
Mwah
Ma parole Mia elle déchire. Son sourire est un antidote contre les nostalgies, sommes toutes humains, et le souvenir du temps passé qui nous fait oublier parfois que beaucoup de temps reste à vivre.
Loula lehbila ce me fait bizarre que c’est moi qui va te le dire mais ceux qui sont partis nous apprennent à vivre et croquer la vie plein les dents. Et toi je sais on a pas besoin de te dire ça mais juste de te faire un énorme Mwah …. et si je m’abuse à Mia aussi… et mince pourquoi ne pas le dire depuis que j’ai vu sa photo il y a deux ans sur ton blog je crois que je suis tombé amoureux 🙂
très beau texte encore une fois Loula, des comme seule toi tu peux les écrire et nous émouvoir
Mia est superbe sur cette photo et son regard est toujours le même 🙂 les années ont peut être passé mais ce quelque chose d’espiègle au fond de ses yeux n’a pas branché (Larbi a bien raison 🙂 )
Mwah a zine
loula, tu sais que souvent, à force d’être si attachés à la famille et de l’exprimer si ouvertement, on peut passer un peu pour des réacs à la fois cons et conservateurs. Pourtant, malgré notre esprit jadis révolutionnaire, aujourd’hui en hibernation, et toute notre moderitude – ici, on dit « hadatitude » – , notre affection démesurée pour notre famille, et surtout la plus proche, frise souvent l’adoration. Moi, comme toi, j’aime bien que ça plaise ou pas. Tu sais, tout le monde remarque que, dans mes conversations même les plus savantes, je cite beaucoup plus mon défunt père que lenine, hegel ou marx. Non pas que je renie mon passé et mes anciens mours, mais tout simplement, parce que je trouve que l’éducation que m’a donné mon papa, en termes de principes et de valeurs notamment, n’est non seulement pas du tout en contradiction avec ces grands théoriciens de la révolution, mais, en plus, c’est lui mon vrai géniteur et pas eux. Alors, continue d’aimer les tiens comme tu le fais si bien, et tu verras, plus tu les aimeras, et plus ton coeur s’attendrira.
1000 Mwahs pour cette nouvelle année.
ML… amoureux de sa famille et… des autres
Bonjour,
Loula, c’est tellement émouvant de lire les textes où tu parles des tiens. C’est tellement attendrissant d’arrêter le temps, le temps d’un arrêt sur une photo.
Je te souhaite une bonne fin de journée
Gros bisous
j’aime toujours te lire….
et maintenant je comprends l’origine de tes yeux….
tu penses que j’aurai une chance avec Mia?
le mythe
le futur papa de Loula
Loula, il doit y avoir des saisons de la vie où l’on est comme ça : on pense à eux avec un sentiment curieux, le regret et le chagrin de les avoir perdus mais aussi, et c’est peut-être le plus important, la reconnaissance de les avoir connus et aimés de leur vivant.
Bonsoir la compagnie,
Francis, tu as tout dit et c’est exactement cela que je ressens.
Le Mythe, la chance? T’as vu la file:-)?
Lynn, merci, en fait il n’y a que cela de vrai et tangible ceux que l’on aime. Mwah
ML, voilà comme tu dis je préfère me faire traiter de nono que de faire semblant. Je préfère dans la majorité des cas faire du cocooning tribal que me retrouver avec du monde qui se la joue.
Kenza, c’est la flamme de la vie. Et puis, c’est une femme hors du commun, ghir ma njebdouch 3lib ou khlass 🙂
Larbi, lol tu sais en te lisant j’ai pensé à Samab et ses iwa 3afak. Y a que toi qui peut m’appeler lehbila et me faire sourire 🙂
Big mwah to you all
Je pense la même chose quand je pense à mes parents. Je me trouve même très égoiste. Mais, ainsi va la vie. Des gens partent d’autres débarquent.
Mais Mia qu’est ce qu’elle est belle 🙂 On comprend mieux d’où tu tiens 🙂
Mes amitiés à elle conjuguées à un énorme MWAAAAAAAAAAAAAAAAH 🙂
Depuis que j’ai posté le dernier com, j’ai les oreilles skotchées sur les écouteurs. La musique que tu as mise sur ton blog est une pure merveille. Merci 🙂
Tu sais quoi, ca m’empêche de télécharger les photos de l’appareil photo sur le PC, je ne veux pas rater une miette. J’ai dû même ouvrir une autre page de ton blog pour poster ce com. Alors encore une fois merci pour ce nettoyage des oreilles 🙂
Marocaine, a lalla besse7a ou ra7a, contente que tu apprécies les morceaux choisis. Mwah