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Un petit billet avant de lever les voiles vers Cuba et en espérant vous retrouver, vous fidèles lecteurs et lectrices. Vous n’êtes pas nombreux, mais vous savoir de passage est un baume. Je suis à la croisée des chemins et sincèrement j’ignore de quoi mes lendemains seront faits. J’ignore encore si je me réveillerais au parfum de lavande, de géranium ou de pin. Je ne sais plus rien, sinon que le coeur ne bat plus aux mêmes rythmes que les vents du nord. Que mes crépuscules n’ont plus les ondes chatoyantes de la brunante. J’ignore si mes voyages ont érodé le meilleur de moi-même ou si à force de rechercher l’ultime, je me suis perdue en cours de chemin. Je sais seulement que je serai seule avec mes gouffres et mes décisions aussi pénibles ou apaisantes puissent-elles être. Je sais que j’entame mon chemin d’ordalie avant de me retrouver seule juge et partie. Mais comment être juge et partie, moi qui ai toujours juré que par l’impartialité? Je pars sereine, car je sais qu’au fin fond de moi-même que cette course vers l’absolu ne me fera que du bien. Parce qu’il est des moments dans la vie où il faut se regarder en face. Et mon miroir, pas celui des autres, me dit qu’il me faut faire le vide. Et je n’aime pas ce reflet surfait, cynique et blessant que je suis devenue, je n’aime plus mes remarques ni mes réflexions. Je ne veux plus du chantage émotionnel, ni devoir trancher qui de nous est le meilleur. Je suis prête à mettre tous les torts sur mon bord en autant que je puisse pouvoir naviguer de mon propre gré. Je n’ai pas failli, je me suis juste embourbée dans mes idéaux surfaits. Parce qu’à force de vouloir, j’ai cru que le monde m’était conté. Je dépose mon butin de vie et m’en vais chercher ce que j’ai perdu, à savoir moi. Ce ne sera certainement pas facile, mais le chemin vaut la peine d’être arpenté. Merci de votre passage sous la tente.
Un abrazo y saludos cordiales,