Le billet de Reda parlait d’un sondage et des ses résultats où les Arabes seraient les moins bien perçus par les Québécois de souche. Pour consulter les articles ayant trait à ce sondage veuillez visiter Le Journal de Montréal
La présence des Arabes au Canada ne date pas d’aujourd’hui. Loin d’ici, les conflits interconfessionnaux faisaient rage. Tout particulièrement dans la province ottomane de la Grande Syrie (Liban et en Syrie). Les premiers à partir furent les Chrétiens las du conflit Druzes-Chrétiens qui ne prit fin qu’en 1860. Envie d’éviter un enrôlement dans l’armé ottomane et aussi pour des raisons strictement économiques. Le recensement de 1901 parle de 1,222 personnes nées en Syrie. Les lois discriminatoires de l’époque ne permettaient pas aux immigrants originaires de pays arabes et asiatiques de venir au Canada. Ses premiers pionniers se font pour la plupart vendeurs ambulants, allant de village en village proposant tissus et articles que les ménagères ne pouvaient se procurer. Ce n’est qu’à partir de la fin de la Seconde guerre mondiale que la migration timide au début car ne faisons pas l’autruche la discrimination était encore de mise. 150 immigrants d’origine arabe en 1945-1946 446 entre 1956-1960; 2884 entre 1961-1970; 3986 entre 1971-1980; 8319 entre 1981-1990 et ensuite 24 615 immigrants par an pour la période 1991-1992. Les Canadiens d’origine arabe sont concentrés, par ordre d’importance, au Québec (et la majorité dans la région montréalaise), en Ontario dans la région de Toronto, mais aussi à Ottawa (Paul Anka est d’origine libanaise), Windsor et Hamilton. En Alberta, on les retrouve dans les deux grandes villes Calgary et Edmonton. Puis en Colombie Britannique. Et ensuite en Nouvelle Ecosse, où l’arabe est la deuxième languée parlée dans la province. Sur l’Ile du Prince Edward, on apprend que la communauté libanaise vient presque toute de la même région au Liban, Kfeir ou encore du sud du Liban. Il y a au USA une réunion annuelle regroupant des Nord-Américains et Sud-Américains originaires de Kfeir. Joe Ghiz descendant d’un immigrant libanais fut le premier premier ministre de l’Ile du Prince Edward d’origine arabe.
La guerre civile du Liban verra le Canada ouvrir ses portes aux Libanais. Puis avec une démographie au point mort, le Québec sera terre d’accueil aux immigrants d’origine nord-africaine, mais aussi ailleurs dans les communautés francophones minoritaires les immigrants d’origines arabe et francophone viendront prêter main forte aux francophones.
Les résultats de ce sondage prouvent encore une fois que le racisme existe. But last time I checked there was only one race, the human race. Ce n’est pas nouveau puisque la dernière étude sur le racisme demandée par Patrimoine Canada prouvait bel et bien que certaines communautés étaient bien mal acceptées comparées à d’autres.
D’abord, qu’est-ce qu’être Arabe? Est-ce une ethnie? Est-ce selon la Ligue Arabe tout personne s’exprimant en arabe? Il/elle ressemble à quoi l’Arabe?
Les inquiétudes des Québécois de souche ne datent pas d’aujourd’hui. Déjà dans les années 90 on criait que la langue française était en péril parce que les jeunes originaires d’ailleurs ne parlaient pas français quand ils étaient entre eux. Puis ce fut le tour du voile. Faut-il oui ou non le permettre dans les écoles? Puis, tout le monde a été ému de l’affaire Arar ce Canadien d’origine syrienne extradé par le FBI en Syrie avec l’aide de nos services qui voyait du terroriste partout. Maintenant, on revient à la case départ.
Hier, les Juifs, les Chinois, les Japonais, les Italiens, les Haitiens. Aujourd’hui, les Arabes. Et demain, ce sera le tour à qui?
Le temps est venu de ne plus rester silencieux. On est ou on n’est pas raciste. Il n’y a pas de juste milieu. Le temps est venu pour le Québec et le reste du Canada de combattre ce fléau. La discrimination sous toutes ses formes ne peut qu’accentuer les clivages qui existent déjà dans notre société. Oui, nous sommes ici aussi le plus beau pays du monde. Mais le plus beau pays ne semble pas faire assez en matière d’éducation et de sensibilisation. Il est temps que nous combattions le racisme et ce sur une base quotidienne non pas une semaine par an avec en prime quelques photos pour le 21 mars. Le Québec comme n’importe quelle société occidentale est une population vieillissante. Fait que vous allez excuser mon français je vais m’adresser au 59% du sondage et aux 43% FAIBLEMENT RACISTES, mais y en marre de se faire traiter comme des géniteurs! Y en a marre de se faire traiter comme des numéros! Y en a marre de se faire traiter comme les Arabes de service! Les immigrants de service! Y en a marre de ne pas avoir de boulot selon les compétences! Marre du délit de faciès! Marre de ne pas avoir le logement qu’on aimerait avoir! Marre de se faire charcuter son nom! Y en a marre de l’amalgame! Maintenant, de quoi avez-vous peur?
Quant aux Arabes, Juifs et autres qui ont répondu au fameux questionnaire et si nous nous regardions un peu, mais pas le nombril s’il vous plait! Et si nous laissions nos conflits de côté et que nous attelions à la tâche de chercher un terrain d’entente pour justement faire mieux ici et ailleurs?
Car ce n’est pas tant l’Autre qui vous fait peur, mais l’idée que vous vous en faites. Ce sondage aura au moins le mérite de faire parler et de sortir les gens de leurs ghettos. A la bonne heure!
Loula mariée à un Québécois de souche et mère de deux spécimens précieux de la race humaine.
Promettez-moi de ne plus bouffer de couscous, de shawarma, de bagels ni de samosa!
15 lundi Jan 2007
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bravo pour ce cris de coeur que je partage à 100%.J’aime voir que ceux qui sont importants dans ma vie sont de couleurs et d’horizons différents, j’aime savoir que nous sommes de la même race, la race humaine… mais moi aussi je suis fatiguée d’avoir à expliquer, je suis fatiguée d’avoir à mettre les points sur les i aux uns comme aux autres.
Loula, ton titre m’a d’abord fait peur: nari, for one second, I thought that the article was going to be about some new scientific evidence linking couscous to cancer LOL lhamdulah cest pas le cas! Moi me passer du coucous? il est deja sur ma liste de menus pour Jeudi. Je reviendrai sur le racisme plus tard. Bonne semaine!
Salut Loula, je ne croyais pas que le racisme faisait autant de ravages au Canada. Je ne suis pas une initiée, mais les échos que nous avons ici de personnes ayant immigré flattent « l’ouverture d’esprit » canadienne. La réputation qu’ont les maghrébines de « mères pondeuses » a t-elle gagné le Canada? Ou est ce le vent d’extrême droite qui soufflent sur le nouveau continent? En tout cas, j’ai appris plein de choses dans ton post. Bises
Moi aussi je suis étonnée, je vais imprimer ton article pour mon copain qui ne cesse d’insulter la France (à juste titre des fois) et rêver du Canada (alors là pas question, c’est trop loin de ma mère, il faut pas déconner!)Je t’embrasse
Bonjour à vous,Je pense que les évènements des mois passés, la décision de changer le nom du sapin de noël et même le temps des fêtes en a brusqué plus qu’un à travers le pays. Je m’explique. D’un, au Québec le débat fait rage autour de l’accomodement raisonnable. D’une société extrêmement sous la férule de l’église le Québec est devenu une société laïque. Les écoles ne sont plus confessionnelles et fini le temps où il y avait des commissions scolaires caholiques ou protestantes. La discrimination n’est pas chose nouvelle. Les politiques sont des politiques non discriminatoires et l’on tente d’accomoder tout le monde. Le hic c’est qu’il n’y ait pas eu de débat public. L’exemple de Toronto illustre très bien le malaise. La ville de Toronto a décidé de baptiser son arbre de Noël sapin des lumières si je ne m’abuse. Or, même les Musulmans se sont opposés à telle décision. Les cours de cathéchisme sont depuis un moment disparus du curriculum scolaire et on parle de cours de religions (du moins c’était le cas quand j’étais au collège). On parle de démonter le crucifix à l’Assemblée nationale (au Québec) et on reproche à la ville de Montréal de respecter le Shabbat. Bref, accomoder tout le monde est beau en théorie, mais jamais en pratique. Ce que ce sondage démontre c’est plus la non compréhension de l’Autre qu’il soit d’ici ou d’ailleurs. Les ghettos nourris par une politique multiculturelle foisonnent. Or, il me semble que le multiculturalisme devient une lame à double tranchant car si on permet à tous et chacun de célébrer son patrimoine et de le défendre avec fierté on tend aussi à garder les individus dans un groupe donné au lieu d’encourager la démarche citoyenne. Le Québec de par son histoire, de par sa particularité et spécifité linguistique a opté pour l’interculturel plutôt que le multiculturel. Le Canada a opté pour le multiculturel pour bien des raisons. Il fautt que j’explique que la loi sur le multiculturalisme est un des piliers du Canada. Dans les années 60-70 années d’ébullition intellectuelle, une commission d’enquête royale sur le bilinguisme et le biculturalisme a sillonné le pays. Cette commission est née parce que les Canadiens français demandaient à ce que leur langue soit protégée. Biculturalisme car à l’époque et encore chez pas mal aujourd’hui seule les nations canado française et canado anglaise avaient érigé ce pays. Bilinguisme parce que ça la foutait mal, les anglophones de l’ouest voyaient ceci comme une maneuvre d’imposer une langue dont ils ne voulaient pas entendre. Les francophones se méfiaient car comme ils n’occupaient pas de positions de prises de décision au sein du Canada cela leur semblait être du fard sur leur réalité pas très reluisante. Mais en arrivant dans l’ouest du pays, la commission coincidait avec le 75eme anniversaire de l’établissement de la communauté canadienne d’origine ukrainienne. Communauté importante et très bien organisée, célébrant à la fois son patrimoine culturelle et ayant une démarche citoyenne car de toutes les communautés elle fut celle qui soumit le plus de recommendations, de mémoires à la commission, une meilleure représentation pour les groupes culturels minoritaires.les communautés de confession juive. L’engagement de cette communauté est l’une des raisons principales derrière la loi sur le multiculturalisme. Du côté du Québec on ne voit pas cette loi d’un bon oeil car il équivaudrait à noyer la réalité canadienne française dans une mosaique multiculturelle. Fin de la parenthèse sur le muliculturalisme et l’histoire de sa genèse.Maintenant, le Québec est-il raciste? Non. Les Québécois sont-ils racistes? Certains, oui. Sont-ils xénophobes? Certains, oui. Ce sondage est une chance en or pour les citoyens toutes origines et confessions confondues de débattre sainement et de continuer à enrichir, ensemble, un projet de société qui est déjà en place. Mais pour éviter les dérives identitaires et confessionnelles il faudra s’assoir et dialoguer. Mais la démocratie délibérative doit respecter un processus et éviter les écueils qui souvent sont dictés par les convictions et croyances. Il faut reconnaitre que le pluralisme ne vient pas sans défis. Or, notre système de démocratie libérale permet aux minorités de ne pas s’impliquer dans la sphère publique sauf si leurs intérêts sont en jeu. Il y a là une contradiction entre la démocratie et la démocratie libérale. Car c’est plus des poliiques émises par principes qu’émises par volonté du peuple. Là aussi, il faut revoir le Bill of Rights de l’Angleterre car le courant de démocratie libérale en découle directement. Or, la beauté de ce sondage sera je l’espère une catharsis. Pour ateindre une entente il nous faudra d’un respecter le mode procédural propre à la démocratie délibérative. Mais aussi miser sur l’apport citoyen. Car chacun de nous possède plusieurs identités, mais nous sommes tous citoyens et la citoyenneté suppose non seulement des droits, mais des responsabilités. Le problème que pose la démocratie libérale est que chacun peut se retrancher et contester au détriment du bien collectif. La citoyenneté est donc passive. Mais la citoyenneté délibérative pose un autre défi celui de courir le risque de faire remonter à la surface des conflits entre groupes. C’est donc là qu’il faut respecter le procédural. Surtout ne pas confondre participation et délibération. En théorie, tout est plausible, mais en pratique cela l’est beaucoup moins. Oui, il fait bon vivre ici. Oui, cela peut-être dur pour certains. Mais qu’est-ce qu’on serait mieux si on se parlait dans le blanc des yeux de temps en temps. La parole est donc à vous. J’avoue avoir écrit mon billet sous le coup de la frustration car j’oeuvre aussi en faveur de l’établissement et l’accueil des nouveaux arrivants. Chaque gain est le fruit de travail acharné.
À Montréal, y a le quartier italien, chinois,…Et le quartier arabe? ca n’existe nulle part, dieu merci. Et dire que les arabes sont communautaristes. « Ils sont majoritairement francophones et éduqués. Ils sont répartis dans la plupart des quartiers de Montréal. Et ils sont très ouverts aux revendications des Québécois. ». C’est cela les arabes du Québec d’après l’enquête. Et cela est très vrai.L’interculturel ou le multiculturel? Ca, c’est une vraie question. Que choisir?
Tout ce que tu veux dame Loula, mais non, même sous la torture, je n’abandonnerai pas mes habitudes exotiques (parce que voyager, même avec les papilles, c’est toujours aussi plaisant).Quant à ce sondage, je ne m’imaginais pas que c’était aussi à ce point de l’autre côté du grand océan – si le monde arrêtait d’avoir peur de ce qu’il ne connaît pas, il tournerait un peu moins de travers…
Au fait, on devrait s’attarder sur la définition du racisme. Au Québec le racisme ne se manifeste pas spécialement par le fait que qq va insulter une personne à cause de son origine ou qu’on lui refuse l’accées à un bar ou une boîte. C’est un peu plus insidieux, tu cherches un logement, on va te le refuser avec un grd sourire et politesse ss ke tu saches si c’Est vraiment à cause de ton accent ou ta face. Pour les jobs, c’est un peu plus complexe : Les jobs je dirais de base cad ds le range 8-13$/h il n’y a géneralement au cun probléme car il y a manque de main d’oeuvre so pas le choix que d’embaucher le premier venu. Pour les emplois où on demande une certaine qualification ou responsablité, j’ai déjà eu des discussions avec des RH qui m’ont confirmé que pas mal de compagnies sont assez réticentes à engager des ‘éthniques’ et ce qui m’a paru encore plus bizarre, les italiens étaient du nombre. Pourtant ces derniers, font partie du paysage québecois depuis les années soixante. Quant aux jobs super-qualifiées, on parle de +80000$, oublie ça si tu n’as pas vraiment des putaines de qualifications que personne n’a sur le marché, c’est pas demain la veille…Autre chose, pour les ‘pur laine’ tu vas toujours rester l’étranger, marocain, arabe, français… tu ne feras jamais partie intégrante d’eux.Au fait, perso je trouve que le racisme au Québec est un racisme hypocrite, on ne te dira que trés rarement que c’Est à cause de ton origine que tu n’as pas eu une job, un poste, un logement… Contrairement à la France.Ceci dit, qq de moindrement débrouillard peut qd même faire sa niche au Québec et réussir, ça prend juste un peu plus de courage et de persévérance.My 2 cents.
Bonjour à vous,Sem, là réside le hic.Laura, salut quel bonheur de te relire.Reda, osons espérer que cela changera un jour. Et il faudra que cela change car on ne peut bâtir une société viable de cette façon. The Globe and Mail révélait cette semaine que de plus en plus de Canadiens issus des « minorités visibles » se sentaient de moins en moins canadiens:http://www.theglobeandmail.com/servlet/story/RTGAM.20070112.wximmigrant12/BNStory/NationalAgréable journée & Mwah