Parce que je ne sais pas, que je n’ai jamais su et que je ne saurai probablement jamais. Parce que je n’ai jamais su te dire combien tu me manquais. Parce que tu prenais un plaisir fou à vouloir que je me démarque du clan. Parce que chaque baiser, caresse, regard, mot de toi me faisait ou me défaisait. Parce que maintenant je comprends ce que tu voulais dire lorsque tu nous sortais la tirade « un jour vous verrez ce que le vide crée ». Parce que tu as vécu comme tu l’entendais même si cela avait un prix et que tu me disais de faire pareil. Parce que tu ne m’as jamais traitée en mineure, mais toujours encouragée à utiliser ma matière grise. Parce que tu as été toujours près de moi même si, bien souvent, tu étais ailleurs. Parce que tu m’as transmis le plaisir de lire, de débattre et d’argumenter. Parce que tu m’as aussi laissé en legs ton sens des relations humaines, ton amour pour nos pairs, ton respect de la différence. Parce que tu as été présent lorsque mes enfants ont vu le jour, que tu as pris le temps de jouer avec eux et de leur raconter des contes venant de loin. Parce que tu les sortais et prenais le temps de les écouter. Parce ton toucher était d’une telle douceur. Parce que tu refusais les alliances suspectes et que tu disais la vérité sans la maquiller. Parce que tu n’as jamais voulu te compromettre et que tu as insisté que nous fassions de même. Parce que tu disais qu’il n’y avait rien de plus beau que de ne jamais avoir de regrets.
Parce que quelque part, nous avons raté bien des rendez-vous. Tu as été absent lors du décès de tes parents, le jour de mon mariage Mia et toi pour des raisons bureaucratiques, mais tu étais là à la naissance de chacun de tes petits-enfants. Puis, je t’ai parlé cette journée-là, mais j’ai aussi raté ta sortie. Parce qu’il semble que dans notre lignée nous ratons nos départs.
Voilà, j’avais envie de te dire comme je te le murmure à tous les soirs avant de dormir que je T’AIME et qu’à mes yeux tu seras toujours le héros, le wald des films de mon enfance. Parce que ton sourire me manque, ton rire aussi. Je ne crois pas que tu sois parti, puisque tu vis en moi, en mes enfants et que chaque fois que je vais visiter Mia, je prends ton oreiller pour dormir. Tu devrais voir son nouvel appartement, tu aurais vraiment aimé surtout avec le parc. Toi qui aimais écouter Mozart en lisant.
Alors, à toi, mon walad, à toi mon pater, mon padrino, mon parrain, abi de mes enfants, complice de mes coups de tête, mon inconditionnel avocat, à toi toutes mes pensées en cette journée ensoleillée.
Tu sais, cet abricotier que tu voulais que je prenne. Je l’ai pris après ton départ, de même que le pamplemoussier, et, devine quoi? Il bourgeonne comme à tous les printemps pour me signifier que tu es toujours près de nous.
Je T’AIME.
J’avais envie de te dire
04 mercredi Avr 2007
Posted Histoires de femme
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je suis tellement émue de lire ton texte que les mots m’en manquent… peut être parce que ces mots je pourrais les dire aussi et peut être aussi parce que des fois ils n’arrivent pas à sortir…merci de les dire pour moi car j’ai entendu leur echo au fond de mon coeurBig Mwah
Maintenant, je comprends bien pourquoi je te rappelle ton père (allah yerahmo)Je crois le ressembler à quelques détails près.Moi je ne marierai pas ma fillele guignol qui s’approche de ma porte, je lui explose la cervelle »Nous vivons ensemble et nous mourrons ensemble et je ne veux pas me moderniser, ma fille est à moi rien qu’à moi »excuse l’intrusion
BisouC’est tellement nostalgique et beau, que ça en rend la vie plus belle…!
Nan mais je vais y rester là…Entre l’effet Driss Chraïbi qui m’a tétanisé lundi et ce texte ce soir, ça y est, je sui à terre, déshydraté…(magnifique ce texte Loula… il a de quoi être fier)mwah
Loula, dans chacune de tes phrases de petite fille on perçoit un sourire plus mature, plein de fierté.Ce témoignage est un trésor, il donnerait presque envie d’être parent à son tour, pour connaître l’amour sans bornes de la filiation…big Mwah
Dingue la photo… même regard!
Bonsoir à vous,Lallahoum, nous avons bien des choses en commun.Le Mythe, tu sais ce que je dis à mon Jules quand il parle de cette façon? T’es chou!Anonyme, is that you C.S? Il faut avoir bu l’amer pour se rendre compte que la vie est belle.Amine, c’est justement en apprenant la triste nouvelle chez Kenza que j’ai commencé à me dire qu’il nous faut toujours dire et dire je t’aime. Tu sais, c’était un homme absolument fascinant et un pionner. Un jour peut-être raconterai-je son parcours, un jour très prochain si je trouve le courage. Le regard, spécial yak?Zaz, rien de plus beau que le regard des enfants sur leurs parents et vice-versa. Tu sais ce que l’on dit lwa7ed ikoune mardi wladou:-)affectueux mwahs à vous
Très bel hommage à celui qui comme tu le dis à bp compter dans ta vie. Tu sais tjrs trouver les mots qu’il faut, chapeau bas lalla.ENJOY lalla & big MWAH @ le mythe, Tu sais tu finiras par laisser partir ta fille du moins je l’espère pour elle ! Et crois moi les parents surtout les pères aiment voir leurs filles « casées » et respirant le bonheur. Ta consolation sera qu’elle te donnera des petits enfants avec qui tu joueras :)ENJOY schtrompf grincheux (tu confirmes ce surnom de jour en jour ! 🙂 )
Mes sinceres condoleances Loula car je viens d’apprendre ton immense perte.C’est un merveilleux hommage que tu rends la a ton pere. Tres emouvant… et debordant d’amour ! Comme Kenza, ces mots, je pourrais les dire…Merci Loula de partager cela avec nous.Ton papa doit etre tres fier de toi, que Dieu l’ait en sa sainte misericorde.
Mes très sincères condoléances, Loula.Moi aussi, je suis partie loin de mon père dans les dernières années de sa vie. J’étais revenue 2 fois de suite,suivant une opération. Puis, quand son état s’empirait.Rien ne remplace l’amour d’un parent.Bisous à toi.
ton texte m’a donné la chaire de poule et m’a empli d’émotion. un seul mot me vient à l’esprit: SUBLIME. mes sincéres condoleances