La nouvelle est tombée, tel un couperet. Il était malade, très malade. Si Mohamed Baroudi s’est éteint à Bruxelles et n’a jamais pu foulé de nouveau sa terre, le Maroc. Les journaux n’en feront pas grand cas de son départ prématuré. Mais, cet homme parti aujourd’hui était d’une trempe unique. Il avait participé, entre autres activités, à la création du Regroupement démocratique marocain, s’était impliqué autour de l’éducation interculturelle, des droits des travailleurs maghrébins. Je l’ai rencontré deux fois, la première à Bruxelles et la seconde à Paris. Deux rencontres avec pour unique but d’unir les démocrates marocains. Je garde de lui le souvenir d’un homme serein, respecté, respectueux. Mais, aussi celui d’un époux adorable. Lui et sa femme formaient un de ces couples avec qui la communication était simple, fluide, amicale. Enfin, de ceux que l’on rencontre rarement. A les regarder avec leurs regards complices et leurs gestes de tendresse. Je n’ose imaginer aujourd’hui le chagrin de son épouse et de ses proches. Je me souviendrai toujours qu’ils avaient tous les deux insisté pour me raccompagner le soir alors qu’il souffrait d’un rhume.
La communauté marocaine de Bruxelles a perdu un de ses membres les plus admirables. La communauté de la diaspora marocaine a perdu un homme exemplaire par sa droiture.
Ceux et celles qui restent qui le connaissent, ont partagé son parcours ont perdu une partie d’eux-mêmes.
Najlae dans un billet sur les résultats de la première session du bac au Maroc se demandait ce qui ne marchait pas dans notre système. J’avais envie de répondre en lançant une phrase anodine.
Je me rends compte après la nouvelle du départ de Si Mohamed Baroudi que rien n’a jamais vraiment marché. Trop de grains de sable dans l’engrenage