Mots-clés
Gabriel Garica Marquez, Khaled Hosseini, Littérature, Marjane Satrapi, Salman Rushdie, Samani Ali, Tahmima Anam
Qui d’entre nous n’a pas refermé un livre en pensant: « encore, j’en redemande. » Malheureusement, les auteurs ne produisent pas au rythme qu’on le voudrait. J’écris « produisent » parce qu’une fois un auteur ayant publié et nous affreux lecteurs ayant aimé, nous nous attendons à ce qu’il ou elle produise, comme son éditeur d’ailleurs. Dans un monde de l’édition où les élus sont rares, il devient difficile de faire un choix devant une série de titres en librairie.
J’ai découvert une préférence pour les auteurs d’origine sud-asiatique et ce depuis la lecture dans les années 80 de Midnight’s Children (Les enfants de minuit) de Salman Rushdie. Ce roman relate les événements de l’après partition de l’Inde. Saleem, le narrateur, est né au moment de la partition et de l’indépendance de l’Inde. Soit à minuit le 15 août 1947. Seulement, voilà un autre enfant nait en même temps que Saleem, Shiva. Les deux sont accidentellement interchangés lors de leur premiers jours de vie. Mille et un enfants naissent ce jour là entre minuit et une heure du matin. Ils possèdent tous un don et Saleem celui de la télépathie qui lui donne le pouvoir de convoquer mentalement ces « frères et soeurs » que la nouvelle réalité du 15 août 1947 impose et Shiva qui tente de s’imposer à travers la tête de Saleem. Surréel, ce roman a plongé la lectrice que je suis dans un monde égal à l’Inde avec ses contradictions, son génie, son mouvement perpétuel. Midnight’s Children, reste à mon avis le meilleur livre de Rushdie car sa narration est superbe, hors du commun, toujours là à surprendre et le style que dire du style. Simply precious. A lire et relire.
J’ai découvert Jours de pluie à Madras de Samina Ali. Jeune fille partageant sa vie entre les US of A où elle réside et Hyderabad (Inde) où ses parents l’envoient passer des vacances pour ne pas être victime d’acculturation, Layla accepte d’épouser un homme qu’elle ne connait pas. Juste avant les noces, son comportement inexplicable (en fait, elle a tenté d’avorter et saigne continuellement) plonge sa mère dans un tel désarroi qu’elle décide d’emmener sa fille voir un Alim soufi qui essaie de la convaincre de retarder le mariage et leur apprend par la même occasion que le futur marié claudique d’une jambe, jambe cassée que la mère a refusé de soigner préférant les soins du Alim. Malgré tout, le mariage a lieu. Nuit de noces ratée, le couple tente tant bien que mal de laisser le passé de Layla derrière eux. Layla s’installe chez sa belle-famille qui l’adore et au moment où une complicité réelle s’installe entre les deux, Layla découvre la vie cachée de Samir. Un roman dense où apparaissent, encore une fois, en filigrane les tensions interreligieuses de l’Inde multiconfessionnelle, les pressions familiales, la lourdeur des traditions et les secrets qui finissent par miner le vécu.
Et j’ai été subjuguée par la narration et le style de Tahmima Anam dans son premier roman A Golden Age qui raconte les événements qui conduisirent à la « partition du Pakistan » et à la naissance du Bengladesh. Rehana Haque voit sa vie bouleversée à la mort de son époux. Elle est obligée de voir ses enfants partir vivre avec son beau-frère au Pakistan sur ordre du juge. Elle fait tout pour parvenir à récupérer ses enfants et y parvient. Rehana personnifie ce Pakistan de l’est, membre pauvre de la famille, oublié et laissé aux intempéries climatiques. Puis vinrent les années 70 et la colère de la population contre le régime de Zulfikar Ali Bhutto et ce lointain Pakistan. Avec un talent bien certain Tahmina nous ouvre une page de l’histoire de Bengladesh à l’époque où Mujib et son parti gagnent la majorité des sièges au parlement et menacent ainsi l’establishment politique qui n’a rien fait pour justement établir une équité entre Pakistanais de l’ouest et Pakistanais de l’est. Le gouvernement pakistanais décide d’envoyer l’armée mater la population qui demande seulement que l’on reconnaisse la victoire du parti de Mujib. S’ensuivit une guerre civile, des massacres, une population hindoue qui regagnera l’Inde, un gouvernement en exil à Calcutta et finalement l’aide militaire de Delhi qui sera décisive dans la bataille et forcera la défaite du Pakistan. Ainsi naitra le Bengladesh. Tout une histoire vue par les yeux d’une femme qui découvre que même si elle parle urdu elle appartient à cette terre qu’elle habite et non celle qui lui a enlevé ses enfants et maintient le joug sur la population. Rehana que les épreuves forgent, réalise qu’elle ne peut rester sans rien faire et s’investit dans cette lutte qu’elle ne comprenait pas ou du moins refusait de comprendre pour ne pas voir ses enfants rejoindre la cause indépendantiste du Bengladesh. C’est aussi l’histoire de l’éveil charnel quand elle est obligée de cacher un officier indépendantiste. Bref, magnifique premier roman à lire.
Ne pouvant patienter pour la sortie du DVD Persépolis de Marjane Satrapi, j’ai acheté les quatre volumes et ai lu avec avidité les quatre tomes. Bien plus cher que le DVD, mais caresser, feuilleter un livre est un plaisir rarement inégalé.
Dans les prochains billets, il sera question de Khaled Hossaini, écrivain d’origine afghane auteur de The Kite Runner et A Thousand Splendid Nights ainsi que de la différence colossale entre deux mondes différents à savoir l’édition francophone et anglophone.
Et pour finir en beauté, je vais vous avouer que je considère la plus belle histoire d’amour celle écrite par le grand, l’unique Gabriel Garcia Marquez à savoir Love In The Time Of Cholera (L’amour aux temps du choléra). Parce qu’en dehors de l’Asie du Sud-Est, je vibre pour Gabriel Garcia Marquez et Jorge Luis Borges.
Et vous, quelles plumes vont vous font vibrer?
Un choix parmi tant d’autres de mes lectures favorites.
La promesse de l’aube de romain gary: dans cette autobiographie rédigée sur le bord de la mer, Romain Gary nous dépeint sa vie, en particulier son amour pour sa mère.
Les Feux du Bengale d’Amitav Ghosh: roman indien, ce livre est un voyage insolite mené par quatre personnages aussi excentriques qu’attachants. Alu, surdoué du métier à tisser, Zindi-la-pomme, maquerelle aux dimensions fort respectables, Jyoti Das, policier féru d’ornithologie et Balaram, phrénologue qui a pour héros Louis Pasteur, se croisent et se retrouvent au fil du hasard en Inde, en Afrique et dans les pays arabes. Orientalisme, magie et aventures. Cette saga romanesque semble tout droit sortie d’un conte des Mille et une nuits où les héros poursuivent des quêtes inattendues dans des pays qui apparaissent parfois irrationnels. Comme celle de Balaram qui essaie de communiquer sa passion pasteurienne et ce culte de la raison, jusqu’en Hindoustan.
Le Combat du siècle de Norman Mailer: la tradition du romancier grand reporter se perd. C’est pourtant un genre qui, de Kessel à Hemingway, fit des merveilles. Avec Le Combat du siècle, Norman Mailer (Les Nus et les morts, Un rêve américain) renoue avec ce genre où la grande littérature saute à pieds joints dans le réel. Nous sommes en 1974, les caméras du monde entier sont braquées sur Kinshasa, capitale du Zaïre, où vont s’affronter Muhammad Ali (champion du monde en titre) et George Foreman.
C’est ma plume qui me fait vibrer! Prochainement pour l’été je vais donner lecture de quelques uns de mes textes courts. J’y pense et repense en ce moment et la relecture mentale me fait rire dans le noir. Aujourd’hui je me suis enfin décidé à commencer à écrire « Cinq chants d’égalité ». Le premier s’appelle « solstice d’hiver ». Oui oui je suis un cas grave et je m’aime de plus en plus. Grosses bises Asmaa. Salut Chakib comment va la lutte des classes au Liban? Claude près de chez Louise Michel le 9 mai 2008
Loula mon Dieu l’inculte que je suis te dis n’en rajoute plus contente toi de m’analphabétiser 🙂
Sérieux la littérature n’a jamais été mon genre préféré je suis plutôt Essais .
Mais au moins on a Marjane Satrapi t’as bien fait de lire la BD je trouve qu’elle est bien meilleure que le film.
Bonsoir,
Mohamed, merci pour les titres et bravo pour la qualité de ton blog, impressionnant le choix des derniers billets.
Claude, hehehe le texte dans ma BAL, fortiche comme d’habitude. Je t’envie. Au fait, je veux ma copie stp:-) Chak a quitté Beyrout pur les cieux plus cléments de Dubai. Il passe ici de temps en temps.
Larbi, essais? Mais c’est superbe! Tu m’impressionnes a sa7bi. Sérieux, la BD de Marjane est bonne, surtout l’humour du texte. Ce n’est pas Enki Bilal ou Hugo Pratt (mes préférés), mais le texte est superbe. Au fait, on devait pas..?
Mwah
Moi c’est la decouverte du fameux Nabil Mahfouz (en Anglais) qui m’a fait vibre dans le font de mon ame Nord Africaine. Ca a commence avec Cairo Trilogy:Palace Walk, Palace of Desire et Sugar Street. Un genie literaire a part, surtout que ca vient de notre coin du monde. An epic film doit au moins etre concu si ce n’est pas possible de le produire. Enfin….Je n’arrive pas a m’arreter d’acquerir ou de louer son palmares lieteraire las ou je peux. Le « Midaq Alley » intitule en Arab « Ouled El-Guabalawi » est un chef d’eouvre.
D’autre du meme coin moyen oriental est l’ecrivain Israelien Amos Oz. La complexite de la conscience isralienne et juive ainsi qu’ arabe est si profonde a travers l’histoire de ces ecrits par ses characters fabuleux. Genial quoi.
Bonjour Loula,
Encore, j’en veux plus, j’aime les livres, j’aime lire, il y en a tellement, lire ,relire, découvrir… En vrac : Le voleur de bible de Göran Tunström, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur de Harper Lee (le seul qu’elle ait écrit), L’ombre du vent de Carlos Ruiz Zafon (son premier), Lignes de faille et Dolce Agonia de Nancy Huston et Mosaïque de la pornographie (que je viens à peine d’entamer, et puis… André Brink, Arundhati Roy pour le Dieu des Petits riens, Eduardo Galeano pour le Livre des Etreintes (que je découvre), La fille du vent de Kebir M. Ammi, Doris Lessing, et puis….
sans livres ma vie serait invivable !
Oups, une fausse manip a effacé une suite à mon précédent message !
évidemment G.Garcia marquez pour Cent ans de soliture (magique – lu, relu et à relire), Neruda, José Maria Arguedas, Alfredo bryce Echenique pour Un monde pour Julius -extraordinaire-, Isabel Allende, Mario Vargas Llosa, Sepulveda, et le livre parmi les livres, découvert il y a très longtemps, un petit livre de la Bibliothèque de l’Amitié (qui n’existe plus) à savoir le Berger des Andes d’un anthropologue allemand E. Wustmann, livre qui m’a fait « tomber en amour » pour le Pérou, rêve que je vais réaliser encore cette année…
…Oui je sais que ChakaZizou est au Bahrain ou dans le Haut Rhin je sais plus mais le sens de mon interpellation c’était kancékonparldlutdéklass en pays arabe? Allah est grand (is greater pour les bilingues) Muhammad est son prophète et Hariri le Jeune le 13ème Calife c’est à peu près ce que je peux déduire des infos que j’entends et que je vois yparèkelèchiitessonkont’lèsunnites comme par exemple en Irak en Palestine. Les manifestations contre l’augmentation des prix des produits de base c’est comme faire l’amour c’est pour faire plaisir à Dieu. D’ailleurs les Frères s’en occupent. Les « miens » de Frères chrétiens, les valets de Sarko et SarkoFacho lui-même, continuent de m’expliquer que je n’ai rien compris et que je suis un danger pour l’humanité et son harmonie: c’est beaucoup d’honneur.! (Ce sont les riches qui font la moindre richesse des pauvres surtout s’il reste des sous.) Si seulement! Moi je suis athée alors je m’arrange avec mon corps, avec mes phantasmes si! si! Croyant-e ou non va falloir s’y mettre à penser en terme de classe comme tiens par exemple à Cuba… Bon ouiquende à toul’monde claude
Ton choix sur le titre aussi racoleur soit il montre a quel point tu es consciente du degré de délaissement subi par la littérature. Le grand public n’a des yeux que pour le sexe et l’action. Avec un petit ‘’ouill e’’ tu aurais rabattu encore plus de lecteurs ! Je suis venu formuler cette critique présumant qu’elle m’est permise !
Bonjour,
Zaki, il y a eu effectivement une adaptation de la trilogie de Mahfoud, mais il y a bien longtemps. Je dois avouer que je n’ai rien lu d’Amos Oz, par contre j’ai vu quelques uns de ces films qui sont superbes.
Michèle, merci tu viens de me donner des idées de lecture, j’adore Isabel Allende et tout ce que Marquez a pu écrire. Mais je vais découvrir les autres.
Claude, dis tu carbures ce matin 🙂 Ton village serait-il envahi par la vague sarkoziste? Les prochains mois et années vont être durs à passer.
5estrellas, littérature encore et encore. Non sérieux, il vient assez d’énergumènes sur ce blog qui sont à la recherche de : marocaine chaude etc.. pour les inviter à revenir avec un « ouille ». Permises les critiques tant que tu n’abuses pas des points d’exclamation :-).
Mwah
Merci pour la découverte. Des écrivais d’asie, je n’ai lu que le roman de slman Roshdie « les versets staniques » que j’ai eu du mal à terminer je le confesse 🙂 Je me suis perdue dans les personnages, les rêves, les réveils etc…
Quant à ta question, je dirais ahhhhhhhhhhhhhhh elle tombe au mauvais moment ! Je m’explique, depuis 2mois mt j’ai la flemme de lire. C’est comme ça j’ai des périodes où je dévore les livres d’autres ou j’ai du mal à les lire !
Depuis une semaine j’ai commencé « l’étranger » de Albert Camus j’ai du mal à le terminer. La flemme quand tu me tiens.
Sinon, en temps normal, je lis bp les essais politiques et de philos, les romans et les livres de ma discipline.
Mon auteur préféré reste Amine Maalouf. J’adooooooooooore ce monsieur. Simple et limpide à lire mais au moment temps très profond et consistant.
En gros, je vibre pour les sciences sociales : histoire, sociologie, anthroplogie & co
Marroquina 🙂
Rien de mieux que vibrer en lisant quelle que soit la spécialité, faut garder le cerveau en éveil. Tu vas finir L’étranger j’espère 🙂 Moi, Camus que dire deCamus sinon que je me retrouve en lui et pas rien qu’un peu quoi quepeuvent dire mes amis qui ne jurent que par Sartre (no, sorry I am camusienne et rien d’autre).
Attends je vais te poster un petit billet rien que pour toi et Kenza.
Mwah
Je vais le finir t’inquiète. J’ai cette obsession qui consiste à terminer tout ce que je commence 🙂
J’attends avec impatience ton billet. Allah à weddi 🙂 Merciiiiiiiiiii par avance lalla 🙂
Je rejoins Mohammed pour La promesse de l’aube. Mais pas seulement. Romain Gary est, à mon humble avis, l’un des plus grands écrivains du 20ème siècle. La vie devant soi, Les cerfs-volants, Chien blanc, Les racines du ciel, etc. Il était tout simplement génial. Non seulement pour sa plume, mais sa « pensée » peu conventionnelle.
Il y aussi « Cent ans de solitude » de qui tu sais, « Le tunnel » de Sabato, « Mendiants et orgeuilleux » de Cossery », « La conjuration des imbéciles » de Toole Kennedy. Et j’en passe. « L’étranger » est un roman plein de subtilités, au style qui me convient beaucoup…