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Vendredi 31 octobre
Les quatres cafés ingurgités n’ont fait que me donner des palpitations. Conduire la nuit est une sorte de passage obligé, mais me fallait être la première de la file devant le comptoir d’Air Canada. Amore est en réunion quelque part, les enfants et la dame qui s’en occupera demain dorment. Jazz s’échappe dans la nuit bleue et veut jouer, j’espère que la moufette n’est pas dans les parages. Une demi-heure de diplomatie, avec cette adorable chienne qui n’en fait qu’à sa tête, avant de la convaincre de rentrer.
4.00am, il a fallu transporter les paquets, les valises etc.. La dame en charge de la sécurité a eu pitié de moi. Elle a accepté de surveiller une partie des bagages pendant que j’allais au stationnement décharger le reste. Dans ces temps de paranoïa sécuritaire, il faut le faire. Payer une somme exorbitante en excédent de bagages et espérer que tout puisse arriver en même temps que moi. La même dame m’aide à pousser les chariots. Le monde est vraiment gentil chez nous. Embarquer dans le petit jet et souhaiter qu’il n’y ait pas trop de turbulence durant le vol. Le guichet automatique de l’aéroport Pearson qui, d’habitude, crache des dollars canadiens ne fonctionne pas. Bizarre.. Par contre, celui qui donne de l’euro fonctionne. Non, mais.. Heureusement que j’ai pris la peine d’avoir du cash sur moi. Il fait une chaleur intenable. Embarquement dans le second avion. 48 heures sans sommeil et Astérix aux jeux olympiques ont eu raison de moi. A mon réveil, le littoral de La Havane se dessine sous la masse de nuages.
¿Dónde está su visa? me demande el chino à la section des visas. Vu que je dormais, personne n’a pensé à me donner le formulaire à remplir et avec la tête que j’ai on a certainement pensé que j’étais Cubaine. Une bonne attente de 45 minutes avant qu’Air Canada ne vienne porter le précieux petit papier. L’Israélien qui était assis devant moi a eu le même problème. Mais aussi le jeune cubain que je pensais, en premier, Marocain ou Dominicain. Comme quoi, nos faciès peuvent souvent induire les gens en erreur.
Une fois la section des visas derrière, c’est la douanière qui veut voir les livres dans mon petit sac. Beijing Coma de Ma Jian. Encore heureux que je sois à Cuba et non en Chine, car le livre aurait été confisqué sur le champ. Ma caravane de bagages m’attend sagement, mais ce n’est pas fini. Il faut passer par la protection des végétaux, sortir les certificats, ouvrir les paquets, signer des papiers. La sortie avec l’aide du douanier qui m’aide à pousser le deuxième chariot chargé à bloc.
Le chauffeur de taxi a failli avoir un malaise en voyant mon chargement. Nous avons parlé des conséquences des ouragans sur l’économie, du prix du nickel à la baisse et des élections aux U.S. of A. La Havane est calme en ce vendredi. Il y a moins de voitures dans les rues, le prix du carburant étant devenu si cher, les particuliers préfèrent ne pas conduire leurs autos. La Havane déambule sur mes yeux. Ici et là, quelques slogans, les chiens prennent une sieste, les écoliers sont encore en classe. Au loin, la fameuse tour de la place de la Révolution fait figure d’horizon à l’avenue de l’Indépendance, je sais que Védado n’est plus très loin. A partir de cet instant, je sais que je suis chez moi. Quelques dizaines de minutes plus tard, je suis face au Malecon. Manuel me dévisage quelques secondes avant de dire tu es revenue et me prendre dans ses bras. Ici, je suis une amie et non une étrangère.. Je suis la Marocaine qui vit et travaille au Canada. C’est une phrase qui revient dans la bouche de celui que je respecte: il aura fallu une Marocaine pour qu’ils comprennent et que nos rapports s’améliorent. J’ai beau essayé de minimiser ce que je fais, il finit toujours par me dire, toi tu comprends et captes les subtilités.. Who knows, maybe Dad & Mia taught me how, maybe my uncle taught me so, maybe my multicultural upbringing taught me so, maybe my cross-cultural background helped to understand, my curriculum or simply the way I am.
C’est si bon de revenir dans son deuxième chez soi. C’est si bon quand tout le monde vous reconnait et vient prendre de vos nouvelles. Et puis, comment expliquer l’affection que j’éprouve pour les Cubains? C’est tout simplement viscéral. Un coup de foudre qui s’est changé en un véritable amour.
Je me prépare à aller faire un tour à Santa Fe, revoir mes parents. J’ai hâte, comme d’habitude.
Pablo Milanéz y Mercedes Sosa, Años
Loula tu conte si bien qu’on a envie d’y être. Heureux que tu aies trouvé à Cuba un deuxième chez toi ; attachante entre des gens attachants.
mwah.
En vérité je n’avais pas saisi ce lien familial avec Cuba. Sans doute la flemme de ne pas descendre assez loin dans les billets. Quel parcours !
Bon et puis je m’y mets moi aussi : mwah !
Bonsoir Larbi et Patrick,
Larbi, ils sont effectivement attachants.
Patrick, en fait, la famille je ne suis pas encore arrivée à retrouver le cousin. Mais, je crois qu’il est parfois sympa de se choisir une famille et j’en ai trouvé une à Cuba.
Mwah!
dur dur le voyage!!
moi aussi je veux y aller à Cuba libre, je sais que je m’enticherai des gens et de l’air..
Loula
depuis le temps que je me dis que je vais y aller avec baringuise, il va falloir que je le fasse pour de bon.
En tout cas je t’envie. J’ai pense a toi au moment de l’Ouragan; et au fait que le precedent a provoque 10 milliards de $ de degats a un pays exsangue, me fait dire qu’ils doivent vraiment etre courageux ces cubains. C’est de la folie!
Amities
Bonjour,
Waaayli, tous les voyages sont durs surtout lorsque l’on est chargé comme dans mon cas. Mais bon, l’arrivée est une sorte de baume et l’on oublie facilement après.
Chakazoulou, depuis le temps. Fais vite, si tu veux que je fasse le guide 🙂 Ils sont effectivement courageux et fiers comme personne.
Mwah