Il se trouve que plusieurs personnes se retrouvent sous la tente en recherchant comment annoncer une rupture. Devant le succès de cette recherche 🙂 et n’étant absolument pas inspirée ni pas le scandale des alliances entre partis politiques au Québec et la Mafia , ni par la campagne de vaccination contre la grippe H1N1 ou par quelque autre sujet, je reposte ce billet qui semble attirer bien des âmes sous la tente. Excellent début de semaine à vous nobles passantes et passants. Cependant, une pensée toute particulière à feu Fadi, blogueur mort il y a quelques années et qui a commis le premier commentaire. Tes mots me manquent, Fadi. Sois bien là où tu es.

Je n’ai jamais eu à écrire une lettre de rupture. Lorsqu’on quitte quelqu’un faut pas lui tomber dessus, c’est absolument malsain.
Donc, comme je ne sais pas quoi reprocher au mâle et que Najlae parlait d’une lettre de rupture, germa en moi une idée. Pourquoi ne pas s’amuser à écrire des lettres de rupture drôles puisque fictives. Je me suis inspirée de textes d’un petit bouquin intitulé Un jour, tu me remercieras (Louise Leblanc et Alain Paucard, chez Stanké).
Bon, bein, à vos claviers, rigolons un peu et sortons donc le méchant qui semble déprimer une partie de la blogoma. Il y a trois types de lettre (J’ai du en ajouter deux autres afin de ne pas recevoir de tomates, c’est dire combien je dorlote les visiteurs:-))

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Amour,
Vu que je ne fais pas le ménage souvent et que tu me le reproches tout le temps. J’ai décidé de m’y appliquer et de te faire plaisir. Que ne ferais-je pour mon mâle! J’ai épousseté, passé l’aspirateur, j’ai ciré les meubles, arrosé les plantes. Puis, j’ai frotté le plancher de la cuisine. Tu avais raison la maison avait besoin d’un grand coup de ménage. Pendant que je frottais ce maudit plancher, je me suis mise à penser à notre rencontre. Comme le temps passe vite, il me semblait que c’était il y à peine deux mois. Mais attends, cela ne fait que deux mois que nous vivons ensemble. Le coup de foudre total. Ah les premiers repas, le premier et dernier mot doux.
Tu avais raison, il me fallait mettre de l’ordre dans mes idées et rien de mieux que le ménage pour nous aider à voir clair.
J’en suis arrivée à comptabiliser notre vie et cela est indigne (je t’entends me le dire encore une fois). Tu sais que je n’ai jamais osé noter tes prouesses malgré ton insistance, mais je le fais de bon cœur aujourd’hui.

Ton sens de l’humour 0/20
Ta sensibilité culturelle 0/20
Ta vie culturelle 4/20
Contribution financière 3/20
Contribution au ménage 0/20
Personnalité 8/20
Tu noteras que je ne cite point tes prouesses sexuelles, ce serait trop indigne et tu risquerais d’oublier ce mot qu’une autre pourrait lire ce qui porterait ombrage à ta réputation d’homme viril.

Voilà, j’ai fait le ménage comme tu le demandais.

Avec mes meilleurs souvenirs,

Ta disciple

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Serai-je un jour capable de reboire à tes lèvres, figues douces et raisins ruisselants. Serai-je en mesure d’oublier l’étreinte lascive que tes mots tracent sur mon être. Effacer le souvenir de ton regard ombragé, et plonger dans ton univers aux fleuves tourmentés. Redeviendrai-je le navire de la dernière traversée, quitterons-nous les méandres de ce labyrinthe dans lequel nous nous sommes égarés. Reverrons-nous la première éclosion des roses du sud et sentirons-nous leur parfum inonder la plaine, Retrouverons-nous les opuntias de l’amour contre lesquels nous aimions tant nous lover. Ne sommes-nous plus qu’un minuscule point à l’horizon.

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Enfin la troisième n’est pas de moi, mais d’Alain Paucard coauteur du livre cité plus haut:

Gina

Tu me remercies de mon envoi, mais tu m’en demandes le pourquoi. Si je t’ai adressé ce roman de Moravia, c’est bien sûr à dessein, pour que tu y voies une comparaison à nos relations. Le titre déjà, L’Ennui, aurait dû te mettre la puce à l’oreille.
Il me semble que le début du chapitre III, puis la suite, résument assez ce que je t’aurais dit si j’en avais eu le courage et le talent.
Lis donc consciencieusement L’Ennui, ou relis en imaginant le narrateur sous mes traits.
Si vraiment tu ne saisis pas l’allusion, alors, je me verrai contraint de t’annoncer une très désagéable nouvelle. Roger