Bon, je ne vais pas vous faire un dessin, ni encore expliquer le billet.
Mais le temps qui passe, sommes-nous toujours aussi pressés pour ne pas le déguster? Vite, awyez, faut y aller! Wa, on ne va attendre demain! Toujours la course! Et pourtant, ce serait facile de prendre le temps.
Je pense à ces mots non prononcés, à ces caresses non données, à ces appels non faits, à ces messages non envoyés, à ces incessants « remettons à demain ». À ces sourires crispés parce qu’il faut y aller. Mais, aller vers où?
J’ignore si je suis une bonne personne. Je le pense pas, du moins. Par contre, je refuse de me laisser happer par cette connerie de « performer. » Je n’ai jamais performé. C’est un terme qui m’est étranger. Malgré ma personnalité coriace, opiniâtre et tout le baratin, je n’ai jamais été compétitive. Je n’ai jamais profité de personne. Ce que j’ai, je l’ai gagné ou aidé à le gagner et je le partage aisément. J’ai eu la chance de recevoir de l’amour, fait que je le partage. J’ai décidé de vivre, oui à 200km/heure parce que c’est la seule façon de profiter de la vie. Je prends le temps, je refuse la pression (même si elle est omniprésente). J’ai décidé de prendre le temps de vivre. J’emmène ma mère en vacances parce que j’ai envie de passer du temps avec elle. De la prendre en photos, de la filmer et de l’écouter. De rire, et découvrir avec elle d’autres pans de vie. J’ai envie de faire le plein de tendresse à chaque jour que la vie fait. Serrer dans mes bras ceux que je connais et ceux qui me sont inconnus. Je me balance du « qu’en dira t’on! » Je n’y ai jamais prêté attention.
Non, je ne suis ni gentille, ni exceptionnelle. Nous sommes tous semblables, mais je refuse que la course à je ne sais quoi happe mon suc. Je veux vivre chaque moment et le déguster tel un délicieux fruit juteux. Je ne puis arrêter le temps, mais je peux le savourer.