Je me pose souvent la question à savoir qui je suis. Mais, la question ne prend tout son sens que lorsque la collectivité entre en ligne de compte. En fait, pourquoi certains peuples réussissent à accomplir et d’autres se complaisent et refusent de s’auto examiner en profondeur. Relents d’une conversation avec mon complice Rachid. Sommes-nous si attirés par le spectacle que nous en oublions la clef du succès? Puis, j’ai pensé à une discussion qui a eu lieu il y a quelques années. Un monsieur critiquait de manière négative le Canada, le Québec et je trouvais cela injuste de sa part lui dont les enfants ont fait les meilleures écoles du Maroc, des USA et du Canada. Après l’avoir écouté, je lui ai seulement dit que le Canada n’était pas allé le chercher. Que c’était lui, embourgeoisé et ayant un poste au Maroc, qui avait décidé de demander la résidence juste au cas où cela tournerait mal au pays car ajoutais-je ce Maroc qu’il défendait soi disant était justement victime de pourfendeurs comme lui. Qu’il minait le travail d’autres, qu’il ne pensait qu’à son propre avancement, après lui le déluge. Que ses enfants étaient installés ici alors que lui faisait la navette et que franchement le Canada et ses services d’immigration ont dans son cas fait une erreur de jugement et qu’une autre famille désireuse de s’installer ici pour de meilleures raisons que les siennes aurait été la bienvenue. J’ai dit tout ceci très calmement car je ne supporte pas l’hypocrisie bourgeoise et makhzanienne qu’ont certains pions. De cette conversation, je garde le sourire de mon père qui n’en finissait pas de m’envelopper.
Ce qui me fait revenir à la question qui sommes-nous? Tant que nous n’aurons pas pris le temps nécessaire pour plonger en nous, nous n’accomplirons jamais le moindre progrès. Il nous faudra apprendre à assumer nos erreurs. Ce n’est pas toujours la faute des Autres, bien souvent nous sommes les grands fautifs.
Cela semble confus, non car à bien y penser nous ne sommes pas encore rendus à l’âge adulte.