C’était il y a longtemps. Du temps où l’innocence régnait encore. C’était il y a une vie ou deux. Qui sait, toujours est-il que cela est bien arrivé. Elle marche dans la ville et évite souvent une rue en particulier. Elle n’aime pas la rue Berri,laide, défigurée et combien infidèle à Montréal. On lui dit que tu avais changé de vie sans qu’elle ne demande après toi. Après tout, pourquoi demander après son bourreau? Devant son indifférence, On a continué à parler de toi et elle s’est retenue pour ne pas dire suffit! Puis, n’en pouvant plus elle a dit changeons de sujet. Mais On a l’entêtement tenace et lui a rétorqué franchement vous avez quand même passé de bons moments ensemble. Oui, mais seulement au début parce que tu as ensuite changé les règles du jeu. Tu as commencé ce petit jeu mesquin, sadique qu’elle tentait d’esquiver. Puis, tu as décidé de passer à la méthode d’intimidation et lorsque tu la voyais te tenir tête tu as employé la méthode forte. Elle est devenue ton punching bag, t’as commencé avec une giffle qui eut pour résultat une lèvre tuméfiée, tu en as fait ton souffre-douleur, la sonde de tes tourments que tu faisais taire en lui tapant dessus avec une rage infinie. Plus elle essayait d’utiliser la raison, plus tu te faisais con.
A chaque fois qu’elle partait, tu la suppliais de rester, lui promettais que tu allais changer, elle y a cru une fois, deux fois, trois fois, puis tu as joué la carte du mariage espèce de taré! Comme si en l’épousant tu allais la délivrer de ta violence. Tu l’avais convaincue qu’elle ne méritait pas mieux que cette vile vie. Elle s’est terrée du mieux qu’elle a pu et puis un bon jour elle a disparu. Tu es devenu fou de rage. Tu disais à On si je ne peux l’avoir personne ne pourra. Elle est à moi. Mais pauvre con, as-tu vraiment cru qu’elle était un jouet que tu pouvais manipuler au gré de tes humeurs changeantes? As-tu réellement cru qu’en la rabaissant, l’intimidant, la battant tu allais gagner sa loyauté, en faire ton esclave, ta servante. Tu n’as jamais compris que la méthode forte n’entraîne que la révolte. Elle s’est révoltée à sa manière car méchant que tu étais tu ne cessais de lui dire va voir la police ils ne se foutent jamais au milieu d’une crise conjugale. Quel pauvre taré, moitié d’avorton.
Maintenant, elle se souvient en arpentant la rue Berri. On avait réussi à vous réunir autour d’un café ou d’une bière elle ne s’en souvient plus vraiment. Elle ne savait pas que tu allais être présent. T’es arrivé pimpant comme le pimp que tu es dans l’âme, tout souriant mielleux et visqueux. Elle est restée calme puis elle n’a parlé qu’une fois pour te demander pourquoi t’as répondu tu avais un sale caractère, trop forte, fallait te mater. Elle s’est levée puis est partie en se disant qu’après tout elle avait au moins appris une chose celle de reconnaître grace à toi tous les morveux qui parce qu’ils possèdent un muscle entre les cuisses se croient descendre de Jupiter. Elle a pensé à ce pauvre type qui a essayé de la séduire un samedi après-midi et qu’elle avait éconduit puis à sa copine Linda qui l’a fréquenté par la suite aux scènes qu’il lui faisait en lui disant c’est ta copine que je voulais pauvre conne. Elle a pensé à Linda suppliant les copines de ne pas lui dire que le moins que rien lui avait mis la tête dans la poubelle pour lui donner une leçon, lui apprendre qu’elle ne devait jamais au grand jamais prendre la liberté de donner son avis qu’elle devait seulement acquiescer à ses désirs, que la foutue liberté des femmes, le féminisme et tous les bobards d’ici n’étaient que poudre aux yeux. Pauvre brasseur de fange dont tu te nourrissais.
Elle a marché et a ensuite bifurqué à gauche en se défaisant à jamais du souvenir de toi le premier et dernier p’tit raté et du morpion qu’elle a reconnu avant de s’embourber dans un remake pour rejoindre St-Denis.
Sans paradis ni enfer, sans contrat ni fers, sans trahisons ni concessions se dit-elle en souriant.
La valse des malandros
26 vendredi Mai 2006
Posted Histoires de femme
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Peut être que passer par une telle expérience forge, peut être que ça aide à se bâtir une personnalité à se munir contre tous les cons qu’on risque de rencontrer, mais je pense que RIEN, ne justifie de rester une seconde de plus ave un homme qui a osé levé la main sur une femme, même si il rampe devant elle, même si il jure par tous les saints, ce genre de comportement est impardonnable.Parce que, justement, si elle pardonne une fois, elle risque de ne plus trop avoir de respect pour elle même, et de sortir avec bcp trop de bleus dans l’âme, et il ne le mérite pas, vraiment pas.Heureusement qu’il y a qd même des femmes qui s’en sortent grandi… heureusement.
Salut ma belle Chighaf,La violence conjugale est insidieuse et donc les femmes battues (comme les hommes battus, il y en a aussi)ont besoin de tout le support possible. Toute violence est affreuse, rabaissante etc… Il n’est pas de notre ressort de dire si j’étais à la place je ferais, mais comment puis-je aider ces êtres à se reconstruire sans porter le moindre jugement car tout jugement renforce l’action de la personne violente. La violence consiste en une chose: l’isolement psychologique. Une fois que la personne violente réussit ce passe-passe il faut extirper celle ou celui qui subit, donc tout est à prendre avec tact. L’exil est encore plus pernicieux car les personnes violentées sont souvent à la merci de l’autre et ne connaissent pas nécessairement leurs droits et heureusement que depuis au moins une quinzaine d’années la police ne niaise plus avec la violence conjugale. But is it all, il ne suffit pas de partir, il faut savoir se reconstruire et c’est cela le défi.Mwah à toi et merci de tes visites.Maintenant, je vais éviter de trop répondre aux commentaires car un texte de fiction une fois délivré dépend de la perception de celui ou celle qui le lit. On a beau vouloir bousculer les lecteurs faut leur laisser le temps et passer à autre chose.Je vous souhaite une excellente fin de semaine surtout à vous les silencieux (et vous aussi wakha:-))car je sais que vous faites une halte musique. Mwah
Bonjour, je viens de lire cette citation sur un blog, elle est un peu rassurante : « Plus profondément le chagrin creusera votre être… plus vous pourrez contenir de joie… » Khalil Gibran
kom t’as dit c’est un texte de fiction mais c drôlment bien ficelé et bien écrit: des émotiosn palpables…j’aimeloula : reviens chez moi quand tu veux :)bon we
J’aime ton blogTout simplementBravohttp://rachedelgreco.blogspirit.com/
Sans paradis ni enfer, sans contrat ni fers. << j'u adhère.Bravo Loula
Hi Loula, »car je sais que vous faites une halte musique »: En même temps, tu l’as un peu cherché! Tu n’avais qu’à ne pas écouter de la bonne musique!Bon dimanche
Bonjour,Coucou rapide, Laaroubi, mais je ne m’en plains pas:-), je viens de laisser sur ton blog le résultat de ma recherche sur Google Trend.Mwah
J’adhère aux émotions extirpées de ce texte et puis la violence conjugale il n’y a pas que la physique, la morale est bien plus insidieuse.Pour rompre le silence que je marque en venant ici à chaque fois je tapote ces quelques lignes mais aussi par ce que ce sujet me touche particulièrement.Amitiès 🙂
Bonjour à vous,Chahid, j’aime beaucoup cette citation.El Greco et Imanita, mer7ba:-)Mwah a toutes et tous