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05 Ya Habibi Ta3ala

Quand j’aborde mes souvenirs, il faut que je les délivre, les détache de mailles… que je fouille, excave, désobstrue ce qui les engonce… que je les libère de cette carapace qui les emmure. Le reste n’est qu’artifice et fange pour orpailleurs du dimanche…
C’est toujours comme ça qu’il débute ses phrases lorsque lui prend l’envie d’adresser quelqu’un. Il sourit quand de jeunes amoureux passent et tempeste à la vue des vieux. Il dit que la misère humaine est une seconde peau et fuit ceux qui se plaignent. Il est arrivé un matin d’été et depuis squatte la terrasse. Il scrute l’horizon disant qu’une bonne nouvelle lui parviendra sous peu.
De lui, personne ne semble rien savoir. Il a eu plusieurs vies, des milliers de sentiers. Il parle de ses amours au passé simple. Car, vois-tu, je ne supporte le décomposé et encore moins l’imparfait. me dit-il avant de fumer son pétard et rejoindre les dunes.