Ce n’est pas parce que l’alcove céleste est engrisaillée certains jours qu’il faille pour autant se mettre dans la peau d’une prisonnière observant son monde à travers une fenêtre sur cour. Il y aura toujours des azurs quelque part, au-dessus et dans ma tête aussi. Pas le moindre signe de la présence d’un incube en moi. Mes rêves sont des étendues d’eau que je parcours, traverse.
Les colibris ont rejoint des cieux plus cléments.Le jardin dénudé, orphelin des fleurs qui l’habitaient reçoit l’offrande pluviale. Bientôt, il sera enneigé, se reposant avant de fleurir à nouveau. Les feuilles attendent qu’un coup de vent les transforme en tapis.
L’automne c’est aussi le froid qui s’annonce. Pour ceux et celles d’entre nous qui en ont les moyens, l’hiver sera doux. Mais quid des autres qui se battent à mettre un semblant de repas, à payer leurs factures, à offrir à leurs enfants le strict nécessaire quand ils travaillent au salaire minimum?
J’oublie ma bulle, ma vie, et me projette dans celle de citoyens qui sans aide n’accèderont jamais à cette citoyenneté tant mise de l’avant.