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Mon amie Ilham en posant une question ce matin m’a fait penser à ceci.
On ne se refait pas voilà que l’amoris est la 3ssida du jour à toutes les sauces
Sweet mild or hot your salsa? Tell me, my friend would sing a guy from here. Tell me my friend cause we don’t want you to go buy elsewhere so nous inondons tes ondes de prédigéré, yes my friend viva la musica!
Hot love prêt à bouffer? Simple, tu introduis la pièce dans la machine, tu pèses sur le bouton de ton choix : amoris à la sauce d’arachide, amoris m’chermel aux olives, amoris meunier, amoris sauce tartare, amoris tikala, amoris tandoori. Tell me my friend whatever you want we can prepare. The ingredients? Ah peuchère dirait Raimu, Wa zi dirait khalti, misiria dirait ma copine.
The ingredients my friends are not a secret, nous recyclons tout. Et les sensations? Non mais, on est dans le commerce ici, on fait pas dans la charité, les sensations kamême faut pas trop s’exciter et quoi encore demain vous viendriez nous demander des sentiments. Non, nous ne vendons que de la belle came toute prête à être recrachée chante la voix monocorde sur la makina.
L’amour de ce qui convient murmura un puceau au milieu d’une horde de bonnes femmes au regard en cube de glace. Les femmes en proie d’une hystérie amoureuse collective s’apprêtaient a fondre sur l’éphèbe, quand s’interposa la silhouette d’un homme. Ce vieil homme, émule du fameux Tome A, harangua la foule:”L’amour du convenable vous grandit, vous promet rédemption, tandis que vos fantasmes vous amoindrissent et vous blessent l’âme. Prenez garde à vos âmes. Il ne suffit pas de prier pour vous purifier, il ne suffit pas de demander pardon ou de sublimer votre péché pour échapper à la fissure qui craquelle vos fragiles fondations.”Amoris lorsque ton visage ressemble à celui de Narcisse, tu commences par te créer une image proche du théologique, tu plonges dans le psychologique et crée ainsi ta propre logique. Amoris, tes armoiries sont faites de conquêtes fantasmagoriques. Danse où impuissance et jouissance s’unissent à force de fratricides. Amoris, Abélard s’humilie, Tome A t’unifie, le troubadour se béatifie, Quayss perd la raison. Guillaume de Lorris ressuscite Narcisse dans son fameux Le Roman de la Rose, la fontaine d’Amour lui révèle cet objet hors de lui, eh oui la fameuse rose. Sublimation, extase, véritable Luna Park d’amoris. L’obscurité, flash. Photos de l’invisible. C’est bien Charlie* qui disait:”Il est des forts parfums pour qui tout est matière/Est poreuse. On dirait qu’ils pénètrent le verre” Charlie aurait été punk aujourd’hui argue la femme qui discours sur l’amoris. Narcisse redevient dandy et amoris court dans tous les sens. Il se fait provocant et exhibitionniste trahissant là même sa solitude et ses blessures. Narcisse est vide. Narcisse flirte avec le semblant, se pare et dénude, s’immole et ne renaît point. Mort à petites doses, déchiré entre son érotomanie et cette poursuite masochiste de son objet de désir. Et vient la cristallisation version Stendhal, Amoris jubile. Quelqu’un a dit un jour que la soeur nocturne de l’art était la prostitution. Amoris décida d’en faire autant, il serait désormais proxénète à ses heures. Je n’ai rien à t’offrir pas même un soupçon d’amoris, murmura la voix tapie derrière le mur. Je t’offrirai sensations fortes que tu confondras avec l’Amore. Je t’offrirai nuits blanches brûlantes de désir que tu transformeras en amoris. Tu érigeras des miroirs pour pouvoir reluquer ta mine pâle qui te donnera l’air des martyrs, ceux tombés dans l’arène de ce qui convient. Mais l’amoris ne convient pas. il te dédouble, te triple, te quadruple, tu fais l’amour aux passants galactiques et tu erres à la recherche de sensations de plus en plus fortes. Tu donnes une nouvelle appellation à ta came que tu consommes de plus en plus régulièrement. Tu n’enrichis personne puisque ta came vient de toi, tu la nourris, elle est supposée te grandir, mais voilà que tu rapetisses. Tu confonds amourettes et amoris tu mates, voilà ta nouvelle vocation.Et lorsque les étoiles s’éteignent, tu cherches à savoir si l’émule deTome A est toujours là.
L’éphèbe, lui, a été laissé pour mort devant la faim gargantuesque des amazones du dimanche. Que t’a t’il pris bel enfant de leur parler? Te voilà gisant, le pouls faible et le regard absent. Qu’est-il advenu de tes rêves ?Et en ton nom Amoris, les courtisanes se redonnent des titres de noblesse redeviennent pucelles et les proxénètes se fardent, les opportunistes se font chevaliers. Amoris courtois, tu frises le ridicule. Et en avant la bamboula! Délires par ci, clins d’oeil par là. M’auras-tu, m’auras-tu pas? Une fois l’orgasme verbal passé que reste t’il sur les dunes de ton imaginaire ? Dis-moi, toi le/la fervent(e) del amoris?
Amoris del Amore, ce soir tu fais pitié à voir, mais ne t’en fais pas les niais ne manquent pas, demain viendra sûrement le gros lot.
* Charlie, c’est Baudelaire évidemment 🙂
si je ne me souviens ps de la question en tout cas ton écrit m’a fat entrer dans un tourbillon fascinant
Tu avais posé une question quant à l’amour et curieusement je ne vois plus ce fameux statut sur ton mur FB. Mwahates