C’est bien simple, j’ai toujours le sourire en lisant Kokopik. J’ai un livre qui traîne sur une des étagères et j’ai pensé à cette lettre extraite du dit livre. Bref, faut lire Kokopik.

« Johnny chéri,

J’en ai vraiment marre de cette sinistre chambre d’hôpital. D’autant plus qu’on a du m’immobiliser complètement. On m’a interdit le moindre mouvement, mais il fallait que je t’écrive. Je passe une partie de mes journées à penser à toi. Le reste du temps, je réfléchis. L’un dans l’autre, j’en suis arrivée a la conclusion que je devais mettre fin à notre relation. Je te le dis sans mettre de gants car il n’y a jamais eu de chichis entre nous. Tu te souviens? Quand on s’est rencontrés, les choses ont tout de suite été claires: tu me plaisais, je te plaisais. C’était physique. Du magnétisme à l’état pur. Par la suite, on ne s’est plus vus que dans un lit. Notre seul projet d’avenir était celui d’expérimenter les trente-six positions de l’amour. Or, nous n’en sommes arrivés qu’à la septième et j’ai déjà une entorse au poignet gauche, trois orteils dans le plâtre et un nerf coincé le long de la colonne vertébrale, ce qui a nécessité mon hospitalisation. Le docteur envisage une opération au dos qui entraînera une convalescence prolongée. Je n’entrevois donc pas la possibilité de mener à bien notre projet. Pour les vingt-neuf dernières positions, je te conseille de prospecter une nouvelle partenaire dans un cirque. Une contorsionniste ferait mieux l’affaire que moi, car dans la matérialisation de tes ambitions érotiques, ta participation se limite à bien peu de choses. Je me suis rendue compte, un peu tard, que tu étais plutôt du genre: repos du guerrier….. »

Louise Leblanc, Un jour tu me remercieras, paru chez Stanké