Mots-clés

, ,

Bill Withers – Ain’t no Sunshine – 1972

Parmi les passants sous cette tente, vous êtes nombreux à chercher ce bijou de court-métrage par le Tunisien Farès Naanaa. Comme c’est le 8 mars, je le reposte:-). Mais attention, ces femmes ne forment pas la majorité de la gente féminine de la planète. La majorité, elle, ne colle pas à ces stéréotypes.

A toi qui ploies sous le poids du bois que tu transportes pour nourrir ta famille et la garder au chaud. A toi qui pétris la pâte alors que tout le monde dort encore. A toi qui ne rechignes pas à faire des kilomètres pour aller puiser l’eau dont les tiens dépendent. A toi qui défies les froids intenses et les chaleurs torrides pour apporter amour aux tiens. A toi qui rêves encore de voir tes enfants vivants au lieu de les enterrer quotidiennement. A toi qui n’as pour voeu que voir tes enfants aller à l’école. A toi qui te résignes à voir tes enfants travailler alors qu’ils sont encore en âge de jouer. A toi qui pleures en silence quand tes enfants rêvent d’El Norte. A toi qui fais la rue, fermes les yeux, ravales les larmes pour quelques pesos, roupies, dirhams ou autre devise. A toi qui trimes à laver les sous-vêtements des autres, à écouter leurs complaintes et leurs remontrances. A toi, dont les petits disparaissent pour aller nourrir les fantasmes de débris humains. A toi qui n’a pas peur de vendre un rein, de risquer une infection pour venir en aide aux tiens. A toi dépossédée de ton pouvoir décisionnel. A toi qu’on viole dans l’obscurité ou en plein jour. A toi que l’on stigmatise, que l’on déshumanise. A toi qui souffre de voir les hommes mourir et souffre encore plus quand les tiens retournent leurs frustrations contre toi. A toi qui te contentes d’un rien et qui donnes tout. A toi qui te bats pour rétablir le droit de tes enfants. A toi qui n’a pas peur des tyrans et manifestes en silence. A toi qui t’opposes à la guerre et qu’aucun puissant ne veut écouter. A toi qui passes des nuits blanches à soigner tes enfants fiévreux. A toi qui donnes sans jamais rien demander. A toi, où que tu te trouves, quelles que soient ta croyance, la couleur de ta peau, ton origine, ta langue ou ton statut social.

Et finalement, à Mia, mes nièces et ma fille puissent vos lendemains être empreints de santé, de sécurité et de droits garantis et nullement bafoués.

Sur une musique de Bob Marley