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Mes plus plates excuses, passant et passante d’avoir négligé cet espace. J’ai pris du temps pour remettre de l’ordre dans mes idées et autant pour foutre le capharnaüm dans ma p’tite tête où continuent à jouer aux bolides sensations fortes et prises de décisions. J’ai fait des rencontres sublimes, ai raté tant de rendez-vous, me suis prise la tête avec moi-même. J’ai même osé, le dernier jour, montrer le doigt à un automobiliste; assisté à quelques ébauches de bagarres et j’avoue avoir eu peur par moments; vu des gens prendre la voie publique pour des toilettes; constaté le déglinguement des infrastructures; parlé à des policiers super gentils et pris en photo tous les canons de la Cité portugaise (là rien à dire les autorités marocaines sont d’une nullité inégalée quand il faut préserver le patrimoine mondial). J’ai aussi réalisé qu’il fallait à la zmagria que je suis bien de la patience pour m’adapter à une dynamique qui n’était plus mienne, à un rythme de vie que je ne comprenais plus et faut avouer que nous devons changer de lunettes quand nous posons le pied dans nos pays d’origine. J’ai détesté cette façon rustre qu’ont certains et certaines de s’adresser aux gardiens de stationnement, aux vendeurs, aux concierges. J’ai abhorré ce snobisme où certains préfèrent parler français plutôt que darija pour se pomper l’égo ou se montrer supérieur à leurs interlocuteurs. Je fus surtout surprise de voir le monde se la jouer. Car, après tout et dans la plupart des cas nous sommes tous né(e)s de la même façon, non? Je ne suis toujours pas allée en Andalousie et me demande si j’y parviendrais un jour. Je ne suis pas sortie, non pas souvent.
J’ai paniqué lorsque je n’ai pas vu ma fille sortir du Terminal 3 bouclé par peur de bousculade. En fait, elle a été retenue pendant une heure car n’avait pas sur elle l’adresse où elle séjournerait et ai été soulagée quand le gendarme a finalement eu pitié de moi et m’a laissée passer pour aller m’enquérir de son sort et la retrouver en train de se faire taquiner par un policier qui lui proposait de la garder quelques heures de plus afin qu’elle apprenne plus de darija. Mais, revenons au Terminal 3 de l’aéroport Mohamed V, Monsieur Benhima, quand donc les horaires d’arrivée seront-ils sur écran? Ce n’est quand même pas la fin du monde d’installer un écran?
J’ai revu Oualidia et la famiglia. J’ai déambulé quelques heures à Casablanca. J’ai élu domicile à Haouzia, suis allée à Moulay Abdellah Amghar, ai rencontré le beau Bouchaïb cultivateur bio du Jorf et lui ai promis d’essayer de lui trouver une copine (avis aux intéressées, il a les yeux d’un bleu azur à faire pâlir Brad Pitt, aime rire et travaille la terre, ça relève du fondamental). Je me suis petit à petit habituée au rythme de vie. J’ai adoré chaque fois que je suis allée acheter du pain de seigle chez mon épicier préféré, un soixante-huitard comme on n’en fait plus, chaque signe de la main de Aziz, le laveur d’autos; chaque mot échangé avec le boucher du marché central, chaque conversation avec l’autre Aziz, marchand de légumes qui se faisait un plaisir de commander basilic à chaque fois que j’en voulais. J’ai ri avec mon cousin et mon frère; revu quelques uns de mes amis; été émue aux larmes de revoir les petits cousins et contasté avec bonheur que ma fille partageait bien des affinités avec ces derniers; imaginé être ailleurs quand les cousines voulaient m’embarquer dans une conversation typiquement tribale; regretté de ne pas savoir conduire une manuelle même si ma fille ne donnait pas cher de ma peau et qu’elle me l’a encore rappelé hier; pleuré par moments et ai été attendrie la plupart du temps.
Maintenant que je suis de retour, chaque moment est un bijou à protéger dans le plus précieux écrin.
Mwah
Mrehba bik Lalla fe lblog ta3ek 😀 Oui j’ai aimé l’accent merrakchi 😀
j’ai bien voyagé dans le trip de ton voyage et je me suis retrouvé dans mon maroc, ton maroc et notre marocaine si cher 😀 Il faut bien bcps de choses pour une mosaïque marocaine.
j’ai voulu faire mon retour dans le blogging mais je me susi retrouvé dans un mauvais coup 😀
la prochaine fois ca serra la bonne promet 😀
Agharass, choukran mou fkhikh. Je l’aimais bien ton billet, moi 🙂 Jusqu’à preuve du contraire, personne ne paie ta connexion alors les frileux peuvent aller faire un tour. Chais pas, mais moi je me sens en forme ce sont les Nihilistes qui m’insufflent un peu d’oxygène 🙂
Thalla
un tres beau voyage… Je m y retrouve un peu :-p
Awwah tout le monde s’appelle aziz, moi aussi je vais me « sappeler » aziz
Tu disais que nous zmagira devons changer de lunettes quand nous posons le pied dans le pays d’origine, beh je t’assure que je change régulièrement de lunettes, j’ai une vingtaine de paire de lunettes dans mon coffre, c’est à eux de changer aussi, mais pas que les lunettes…
Dis tu as déambulé les rues de Casablanca, avec ou sans sac à main ? Et le portable ?
Bien le retour ma belle, c’est toujours un plaisir de retourner à la source, mais le retour est toujours pénible
J’airai faire un tour bientôt.
merci pour ce partage
Dommage que tu ne sois pas passée par Rabat Loula. Joli texte.
allez je vais partir sur traces et peut être planter defintivement ma tente la-bas.
Joli texte Loula plein de sens , plein de passion, plein d’amour sincère sans artifices. ma parole, il faudra l’introduire dans le programme du lycée.
Mwah.
Bonsoir la gang :-),
Le Mythe, me suis promenée avec mon sac et mon cellulaire et pas eu une fois à avoir peur même si tout le monde m’en dissuadait. Quant aux lunettes et le reste, ghir khellilah aala Moulana. Bon séjour.
Amina, j’ai appelé justement, mais aucune réponse 😦 et je devais aller passer quelques heures avec mon idole, mais mal de gorge terrible m’en a empêchée 😦
Larbi, si tu y vas fais-moi signe si tu as besoin d’une relationniste, faudrait que je te raconte mes aventures et deux foireux prospects d’emploi, mais c’est une autre histoire 🙂 que je devrais lui consacrer un billet ou deux…
Quand tu deviendras ministre de l’éducation mon adorable Larbi sachant combien ça prend de temps d’élaborer un curriculum 🙂 ce ne sera pas pour demain.
Mwah à vous,
Loula, j’aime beaucoup votre blog, et sp♪0cialement l’article ci-dessus. Et très spécialement, dans tout l’article, cette phrase :
» J’ai aussi réalisé qu’il fallait à la zmagria que je suis bien de la patience pour m’adapter à une dynamique qui n’était plus mienne, à un rythme de vie que je ne comprenais plus et faut avouer que nous devons changer de lunettes quand nous posons le pied dans nos pays d’origine. »
C’est exactement ce que j’éprouvais lorsque je revenais en France (je suis américaine par mariage, née française) . Je sentais bien que ce décalage, j’étais la seule à le ressentir : amis, parenté, personne ne me comprenait et le mouton à cinq pattes, c’était moi uniquement. Dur, dur.
Je reviendrai, Loula : bonne rentrée et bel automne.
Bonjour Lise CC,
Merci de votre passage. En effet ceux et celles d’entre nous qui servons de passerelles entre les cultures nous retrouvons souvent ballotés par les courants.
Au plaisir de vous lire,
Quel plaisir de te retrouver…
Besse7etek le séjour.
Et rebienvenue chez toi lalla 🙂
PS : j’ai bp aimé ton billet;
Michèle et une marocaine bien le bonjour,
C’est si bon de se retrouver sous la tente 🙂
Je me disais bien qu’il y avait du lilas dans l’air, senteur distincte et distinguée qui n’a pas fait que passer, triturant la lumière et malaxant chaque poignée de terre comme si tu en étais la mère. Oui, l’adaptation ressemble à chaque fois à un aterrissage en catastrophe quoi que non forcé mais c’est comme toute cure, quand on tient assez longtemps, on a plus envie d’arrêter. Le pire à éviter me semble être cette animosité gratuite que certains « revenants éphémères » ressentent à l’égard d’un modèle qui n’évolue passez vite à leur goût. Toi, par bonheur, ton texte respire l’entente sous la tente, la beauté fertile et fait voyager jusqu’aux marocains d’ici. Merci.
Yugurta, quel plaisir de te lire. Tout un honneur quand tu fais une halte sous la tente. J’adore ton expression « revenants éphémères », you rock man, your rock 🙂
Welcome back Loula !
Thank you Onassis!
redécouvrir les contradictions de ton pays, ça doit te réconforter dans tes racines.
joli billet , il raconte la finesse de ton regard sur ce qui t’entoure.
mais dites, vous ces zmagrias bloggeurs, pourquoi vous ne passer jamais à rabat?
Mohamed, je devais passer par Rabat en juillet, mais ai eu un petit souci de santé. La prochaine fois, laisse-moi une adresse e-mail où te joindre. J’y retourne dans quelques mois si tt va bien.