Je pourrais bien m’imaginer écrire une épopée. Mes souvenirs se contentent de figer un semblant de topographie. Ils ne métamorphosent en rien la vie. Ils ne font que modestement cueillir des instantanés. Ils révèlent des empreintes. Ces souvenirs me plongent dans l’ethnologie de mon corps, de mes sens. Et combien même figent-ils pour un instant des visages, font revivre des émotions, ils ne font qu’esquisser des silhouettes de l’oasis, de la plaine, de l’océan, du fleuve, de montagnes, de champs enneigés, des êtres aimés, de passés imparfaits.
Ils m’avaient dit que cela était bien primitif que si cela ne faisait pas mon affaire de les rayer de ma mémoire. Mais je la trouve ambiguë cette notion de primitif. Car si primitif signifie début, genèse, les sens donnent naissance à l’amour et ce dernier est raffinement plus spirituel que physique qui laisse loin derrière lui les élucubrations des tabous et des gardiens de la rigidité sociétale.
Et si mon instinct primitif sous entend, à leurs yeux, dévergondage; mes amours ont civilisé ma pensée. Si primitive je suis, grâce soit rendue au tourbillon invitant.
Ma candeur n’est restée jeune que par refus de l’obscurité et de ses cruautés. La certitude est souvent obscure et cruelle. Je n’ai jamais connu de loi. J’ai désobéi. J’ai sauté par dessus la frontière ignorant la place qui m’était destinée. J’ai déserté terre, langues et cultures pour me retrouver dans d’autres.
Ma mémoire ne se cantonne pas aux ossements de mes ancêtres ni aux langues qu’ils parlaient. Je laisse libre cours à ma sensibilité et ne prie plus au singulier.
J’essaie tout simplement de donner un relief à une réalité qui fut mienne.
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26 dimanche Mar 2006
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Au fond, Dieu veut que l’homme désobéisse. Désobéir c’est chercherPar Victor HugoAyoub… subversif
Loula: l’epopee peut aussi bien s’ecrire en une seule ligne, durer mille et et une nuit ou une fraction de seconde qui resumerait l’eternite.. n’est ce pas la l’essence meme de l’ecrit: le reve ultime de re-Creer?Mifi (jusqu’au cou dans la riziere, mais qui vient juste te faire 1 petit coucou 🙂
aïe aïe aïe!!!serait-ce là une tentative de justification??Mais ma grande! tu n’as point besoin de le faire…puisque tu es libre nue et affranchie.Personnellement,Il y bien longtemps déja que je ne me contemple plus dans le miroir insatiable du regard de l’autre. Quand l’envie me vient de me regarder en face, je plonge vers mes abîmes où mon moi inaltérable fait la « planche » sur les eaux calmes de mon lac sous terrien.je t’aime ainsi serais-je tenté d’écrire..sans les tâches impures de ce « pourquoi » qui ne trouve sa raison d’être que dans la réflexion mouvante du regard d’un autre qui place le jugement là où ne devrait être qu’acceptation.kb…agape
Ayoub, j’adore les subversifs:-)Mifistou, quel temps fait-il du côté des rizières. Almost called you yesterday. Bisous à la qbilaKB, pas tout à fait, je voulais ne parler que de mémoire et puis j’ai pensé à une conversation ayant eu lieu tout récemment. Mais tu as raison, rien de mieux que faire la planche.Mwah
J’ai sélectionné un passage pr te dire que je l’aimais bien, puis un autre et un autre. J’ai ensuite décidé de te dire que je trouve TOUT ton texte magnifique. Puis g lu KB ke g trouvé tt aussi magnifique. Bref, contente d’être à nouveau passée par là. Ce fut mérveilleux de vous lire///
De passage par chez vous je découvre vos pages. Je prends le temps de les lire et je reviens. Plume